La Belgique veut soigner ses phoques dans les parcs éoliens
Le 26 août 2013 par Stéphanie Senet

En Belgique, ce sont les phoques qui décideront de l’avenir des parcs éoliens offshore. Le ministre de la mer Johan Vande Lanotte vient en effet de lancer une restauration expérimentale de la biodiversité.
Cette nouvelle phase du plan Phoque, lancé en 1993, a démarré le 20 août avec l’implantation, à titre expérimental, de 33 «récifs artificiels» dans les parcs éoliens offshore implantés au large de la côte belge.
Les parcs exploités par les sociétés Belwind et C-Power ont réceptionné 33 boules en béton, en forme de cloche, destinées à servir d’abri aux poissons et aux mammifères marins.
«Le fait de mettre à disposition de la faune et de la flore les zones dures que sont ces récifs artificiels augmente le dépôt de moules et d’algues, ce qui devrait attirer les poissons et peut-être les phoques à plus long terme», estime Brigitte Lauwaert, la responsable de l’Unité de gestion du modèle mathématique de la mer du Nord (UGMM) chargée d’évaluer le projet.
Selon le ministre Vande Lanotte, la qualité de la biodiversité marine s’avère moins bonne sur le versant oriental du littoral qu’à proximité de la frontière avec la France. Entre Ostende et les Pays-Bas, on compte aujourd’hui 5 à 10 phoques. Mais si l’expérimentation, qui doit durer 5 ans, est concluante, elle pourrait se généraliser sur le littoral. Pour l’heure, son coût total, estimé à 130.000 euros, est financé par Belwind et C-Power.
Surveillance accrue des bateaux de pêche
Quelques écueils doivent toutefois être surmontés. Attirés par la présence de nouveaux poissons, certains pêcheurs pourraient passer outre l’interdiction d’accéder en bateau, décrétée dans un périmètre de 500 mètres autour des éoliennes. «Certains tentent encore de passer mais nous allons prendre les mesures nécessaires pour les en empêcher», assure le ministre chargé de la mer du Nord.
Actuellement, le parc offshore belge se trouve à proximité de la frontière néerlandaise. Belwind exploite 55 éoliennes fournissant de l’énergie à 160.000 ménages (1). La société C-Power vise quant à elle à fournir 10% de l’électricité belge d’ici 2020. Un avenir suspendu aux résultats de cette expérimentation.
(1) La Belgique compte environ 11 millions d’habitants
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