L’UE renforce les restrictions d’usage de la créosote
Le 27 juillet 2011 par Geneviève De LacourAlors que l’utilisation de la créosote par le grand public est interdite depuis 2003, le 26 juillet la Commission européenne a inscrit ce produit chimique dans l'annexe 1 de la directive européenne «Biocides». Ainsi, à partir du 1er mai 2013, les entreprises ne pourront plus placer de créosote sur le marché de l’Union européenne à moins d’avoir obtenu une autorisation spécifique. Plus précisément, les États membres pourront autoriser sa mise sur le marché pour des usages clairement définis, lorsqu'il n'existe pas de substitut moins nocif pour l'environnement. «En pareil cas, des conditions strictes s'appliquent, notamment des mesures pour protéger les travailleurs contre l'exposition lors du traitement et de la manipulation du bois traité», précise la Commission. «La consultation des parties prenantes, qui fait partie du processus de prise de décision, a révélé que l'utilisation de la créosote présentait des avantages socio-économiques considérables dans certaines applications.»
La créosote de goudron de houille est un liquide noir ou ambré, malodorant, épais et huileux. Il a été le conservateur du bois le plus utilisé dans le monde, principalement pour les poteaux téléphoniques et les traverses de chemin de fer ou des bois de marine, ou les barrières dans les campagnes. Cette créosote est distillée à partir du goudron brut produit dans un four à coke. Ce mélange est essentiellement composé d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), mais ses propriétés proviennent aussi des phénols et crésols qu'il contient. En fait, la créosote est un mélange complexe de plusieurs centaines de molécules chimiques et peut contenir plus de 30 HAP différents, dont la concentration totale peut atteindre 85 % du produit. L'Agence de l’environnement américaine (US EPA, selon l’acronyme en anglais) a reconnu la créosote de goudron de houille comme cancérogène probable pour l'homme, sur la base de deux études (sur l'homme et l'animal). Le mélange est classé par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) comme «cancérogène du groupe 2A» c’est-à-dire «probablement cancérogène».
Les États membres devront adopter et publier, au plus tard le 30 avril 2012, des dispositions législatives nationales pour se conformer à la directive. La date d’application est fixée au 1er mai 2013.
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