L’Europe renforce sa lutte contre le trafic d’espèces sauvages
Le 20 juin 2016 par Valéry Laramée de Tannenberg
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Les ministres européens de l’environnement ont adopté, ce lundi 20 juin, le plan d’action de l’Union européenne contre le trafic d’espèces sauvages, publié par la Commission européenne en février dernier.
Prévu pour encadrer l’action communautaire jusqu’en 2020, le plan prévoit, en premier lieu, de prévenir le trafic des espèces sauvages en encadrant plus efficacement le commerce d’ivoire et en «faisant en sorte que les communautés rurales des pays d'origine participent davantage à la conservation des espèces sauvages et retirent des avantages de cette participation».
Les gabelous sur le pont
Des consignes seront données aux douaniers pour renforcer la surveillance de l’importation des trophées de chasse: ceux-ci devront être d’origine légale et durable. Les autorités devront aussi hiérarchiser les priorités d’action: anguilles, ivoire, cornes de rhinocéros, spécimens vivants de reptiles et d'oiseaux devraient rapidement bénéficier d’une surveillance renforcée.
Seconde priorité: la lutte contre les trafics. L’UE veut renforcer la coordination (et les moyens) d’Europol et de Eurojust en matière de répression. Dès la fin de l’année, des équipes communes pourraient se mettre en chasse des trafiquants. Les 28 vont également passer au crible leurs réglementations pour renforcer l’arsenal législatif de lutte contre la criminalité organisée. Dans chaque capitale, un groupe de travail inter-agences (douanes, services d’inspection, police, organes répressifs de la Cites[1]) devra être mis en place.
Frapper au portefeuille
L’Europe entend aussi améliorer sa coopération internationale, «en participant aux opérations répressives, à l'assistance technique et au soutien financier ciblé organisés au niveau international». à cet égard, l’Europe pourrait augmenter les crédits accordés aux pays en développement pour financer la répression du trafic. Elle devrait aussi assigner au Groupe d’action financier (Gafi) la mission de préparer une stratégie de lutte contre le blanchiment de capitaux générés par le trafic. L’UE pourrait aussi conditionner sa signature à des accords de libre-échange à l’inclusion d’engagements ambitieux en matière de lutte contre le trafic d’espèces sauvages.
Ce trafic se classe au 4e rang mondial en termes de valeur, derrière le trafic de drogues, d’êtres humains et de contrefaçons. Selon Interpol, le chiffre d’affaires annuel des activités illégales et nocives à l’environnement est évalué entre 70 et 213 milliards de dollars (entre 63,2 et 192,3 Md€).
[1] Cites: Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction
Dossier
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