L’Europe appelle à la fin du charbon
Le 26 janvier 2021 par Valéry Laramée de Tannenberg

Vattenfall
Les 27 se sont accordés sur l'agenda 2021 de leur diplomatie climatique. Non sans quelques contorsions.
Le pacte vert européen aura aussi une dimension internationale. C’était la volonté de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. C’est désormais la position de la diplomatique des 27. Les chancelleries des pays membres se sont accordées, le 25 janvier, sur un agenda de la diplomatie du climat.
Deux priorités ont été adoptées lors de ce conseil européen des affaires étrangères : le rehaussement des ambitions dans la perspective de la COP 26, en novembre prochain. Autre idée : considérer désormais les effets géopolitiques de la transition climatique. Sur l’autre rive de l’Atlantique, la nouvelle administration américaine devrait prochainement confirmer qu’elle considère les effets du réchauffement comme un problème de sécurité nationale. L’Europe aimerait d’ailleurs que les Nations unies se saisissent de cette question.
le nerf de la guerre
Parmi les messages que l’Europe souhaite faire passer tout au long de l’année: sa détermination à lever des fonds en faveur de la lutte contre le changement climatique à l'échelle internationale. L’UE sera l’un des principaux contributeurs aux 100 milliards de dollars que doivent verser, chaque année, à partir de 2020, les pays les plus industrialisés aux nations les plus vulnérables aux effets du réchauffement. À cet égard, Bruxelles souligne que l’Europe a versé, en 2019, 23,2 milliards d’euros d’argent public pour contrebalancer les conséquences des changements climatiques dans les pays vulnérables : deux fois plus qu’en 2013.
Cette affirmation est contestée. Un rapport publié, le 21 janvier, par Care International, estime que les pays les plus industrialisés gonflent le montant des fonds qu’ils disent consacrer à l’adaptation. En se basant sur l’analyse de 112 projets, représentant 13% de l’aide internationale allouée à l’adaptation entre 2013 et 2017, l’ONG indique que 25 pays ont surestimé de 42%, en moyenne, le montant des fonds octroyés.
faites ce que je dis ...
Dans leur communication, Bruxelles et les 27 vont promouvoir l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables. Plus audacieux, le bloc européen va aussi appeler à la «suppression progressive, au niveau mondial, de l'utilisation du charbon sans recours à la technologie de capture et de stockage du carbone dans le secteur de la production d'énergie». L’Europe annonce aussi le lancement prochain d’initiatives internationales visant à réduire les émissions de méthane.
Pour autant, l’Europe peine à montrer l’exemple. Elle consomme toujours beaucoup de charbon (176 Mt de charbon vapeur en 2019). Les 27 subventionnent toujours massivement la consommation d’énergies fossiles. En 2019, les 28 ont consacré 159 milliards pour soutenir la demande d’énergie, dont un tiers pour les carburants et combustibles fossiles.
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