L'éléphant, nouvelle cible du crime organisé

En Afrique, on compte chaque année plus de morts que de naissances d'éléphants

Les éléphants africains sont de plus en plus menacés par le commerce illégal de l’ivoire. Selon un rapport publié le 6 mars par le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), le nombre d’animaux tués a doublé et les saisies d’ivoire ont triplé au cours de la dernière décennie.

De plus en plus de réseaux criminels sont impliqués dans le trafic de l’ivoire entre l’Afrique et l’Asie, note ce rapport réalisé en partenariat avec la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (Cites), l’Union internationale pour la sauvegarde de la nature (UICN) et le Réseau de surveillance du commerce des espèces sauvages (Traffic).

Selon les statistiques fournies par le programme Mike (Monitoring illegal killing of elephants) de la Cites, qui surveille environ 40% des éléphants africains, 17.000 animaux ont été tués en toute illégalité en 2011. Soit environ 7,4% de cette population alors que son taux de croissance naturelle est compris entre 5 et 6%. Les pays d’Afrique centrale sont particulièrement touchés (surtout la République démocratique du Congo).

Les éléphants sont non seulement menacés par l’essor du braconnage mais aussi par la perte de leurs habitats, liée à la conversion agricole de nombreuses terres africaines. C’est le cas dans 29% de leurs aires de répartition, mais en 2050, ce pourrait l’être dans 63% des zones si rien n’est fait, préviennent les auteurs.

Le rapport recommande de prendre des mesures d’urgence pour stopper ce massacre organisé, comme une meilleure surveillance de la chaîne d’approvisionnement illégal de l’ivoire, le renforcement des lois nationales, la formation des agents et le développement de techniques innovantes comme l’analyse médico-légale.