L’artificialisation des côtes, plus forte que l’érosion
Le 26 août 2016 par Stéphanie Senet

La surface terrestre s’est accrue de 58.000 kilomètres carrés au cours des trente dernières années, sous l’effet de l’artificialisation, selon une analyse réalisée par l’institut de recherche néerlandais Deltares et publiée le 25 août dans la revue Nature Climate Change.
La Terre a gagné une superficie équivalente à la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, selon le logiciel Aqua Monitor conçu par Deltares à partir d’images satellites et de données Google Earth, retraçant l’évolution de la surface terrestre entre 1985 et 2015.
Méga ports et stations de luxe
En réalité, les terres se sont étendues sur une superficie de 173.000 kilomètres carrés, ce qui représente la Suisse et la Grèce réunies. L’étude cite notamment l’expansion portuaire de Hong Kong, la construction de stations de luxe insulaires au large de Dubaï et la remise en état de terres aux Pays-Bas.
Mais élévation oblige, la mer a de son côté grignoté les terres sur 115.000 km2. Une érosion qui a surtout frappé le littoral du Vietnam et le delta du Mississipi, aux Etats-Unis.
Résultat: la surface terrestre a quand même gagné 58.000 km2, dont un quart est situé sur les côtes.
Les scientifiques n’ont pas caché leur surprise. Ils pensaient mesurer les dégâts du changement climatique sur l’érosion côtière. Ils ont découvert une extraordinaire expansion du littoral.
Cette étude a aussi permis de mettre à jour certains oublis. La base de données birmane sur les barrages fait ainsi état d’une hausse de la surface des eaux intérieures de 400 km2 au cours des 30 dernières années alors que les chercheurs l’ont évaluée à 1.180 km2.
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