Coronavirus : les nouvelles mesures sont avancées
Le 19 mars 2020 par Valéry Laramée de Tannenberg
LCP
Banques centrales et gouvernements continuent à injecter de l’argent et à légiférer pour sauvegarder l’activité économique.
Critiquée, ces derniers jours, pour son manque d’entrain à relancer la machine économique, la Banque centrale européenne (BCE) a frappé fort. Dans la nuit du 18 au 19 mars, la banque centrale des 19 pays de l'Union européenne ayant adopté l'euro a annoncé consacrer 750 milliards d’euros à des rachats de titres. 750 milliards, c’est 6 fois plus que le plan annoncé, le 12 mars, par cette même institution.
Devant être investi d’ici la fin de l’année, cet argent servira à acheter de la dette d’Etats ou des obligations d’entreprises. Avec les 20 milliards de rachats de titre annoncés l’automne dernier, on frise le rythme d’injection massive de capitaux que la BCE avait réalisé lors du crack des subprimes, en 2008. On est aussi proche du niveau d’investissement estimé par l’économiste Nicholas Stern pour décarboner l’économie et financer l’adaptation. Mais ce n’est pas à l’ordre du jour.
plans de soutien
A moins, bien sûr, que la BCE n’ait pas dit son dernier mot. Ce qui semble probable. «Les moments extraordinaires commandent des actions extraordinaires. Il n’y a pas de limites à notre engagement en faveur de l’euro. Nous sommes déterminés à utiliser tous les outils dont nous disposons dans le cadre de notre mandat», a indiqué la présidente de la Banque, Christine Lagarde.
Outre-Atlantique, la Réserve fédérale américaine a publié un troisième plan de soutien à l’économie, en deux jours. Il s’agit, cette fois, de convaincre les investisseurs de laisser leurs capitaux chez l’Oncle Sam. Les banques centrale suisse et australienne ont aussi fait tourner la planche à billets. Sans totalement convaincre. La plupart des grandes bourses européennes affichaient de faibles hausses à l'issue des cotations de jeudi.
De son côté, La France s’apprête à faire chauffer la machine législative. Mercredi 18 mars, le conseil des ministres a adopté deux projets de loi et une lettre rectificative au projet de loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne en matière économique et financière.
report du second tour
Le premier texte annonce le report à la fin du mois de juin 2020 du second tour des élections municipales dans les 5.000 communes non encore doté d’un conseil municipal. Il établit aussi un régime d’état d’urgence sanitaire «qui permet de fonder toute mesure réglementaire ou individuelle limitant certaines libertés afin de lutter contre l’épidémie.» Son troisième titre comporte 43 habilitations à prendre des mesures par ordonnance.
Elles permettront de graver dans le marbre juridique les mesures de soutien aux entreprises, les décisions permettant d’adapter les délais légaux de certaines procédures (assemblées générales des sociétés ou des syndics de copropriété). Enfin, sont insérées des dispositions pour assurer la continuité du fonctionnement des organes des collectivités territoriales.
Quelle décroissance?
Le projet de loi de finances rectificative pour 2020 habilite le gouvernement à créer, par ordonnances, une garantie de l’État sur les prêts octroyés aux entreprises par les banques pour 300 milliards d’euros. Il prévoit aussi d’ouvrir les crédits d’urgence visant à financer l'activité partielle et un fonds d'indemnisation pour les très petites entreprises, co-financé par les régions. Ce projet de loi de finances rectificative est construit sur une hypothèse de décroissance du PIB, en 2020, de 1-%, au lieu du +1,3% prévu. Une prévision qui semble optimiste. L’Institut pour l’économie mondiale de Kiel (Allemagne) estime que le PIB allemand pourrait reculer de 4,5 à 9%, cette année.
Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, a enfin présenté une lettre rectificative au projet de loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne en matière économique et financière. Ce texte recense les mesures envisagées pour organiser la supervision de la sécurité ferroviaire au sein du tunnel sous la Manche, après le Brexit.
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