L’Amérique du Nord redoute une attaque de moustiques géants
Le 14 mars 2013 par Marine Jobert
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Nom de scène: Psorophora ciliat. Signe particulier: être 20 fois plus gros que ses congénères. Zone de chalandise: l’Amérique du Nord, de la Floride au Québec. Dans le petit monde des entomologistes, on commence à s’inquiéter des risques d’éclosion massive de ces moustiques d’une taille et d’une gourmandise assez exceptionnelles. Les mâles se nourrissent essentiellement de nectar, mais les femelles ont de l’appétence pour le sang des mammifères, qu’elles ne prennent pas la peine d’anesthésier. «Ça fait très mal, comme une aiguille qui vous transperce le bras... Je peux vous le confirmer!», explique l'entomologiste Phil Kaufman, de l'Université de Floride, qui a été victime du diptère.
Prédateur de larves –dont les siennes-, il pond des œufs qui peuvent mettre des années à éclore. Des conditions climatiques idéales, comme des pluies torrentielles, déclenchent le processus d’éclosion. Des conditions qui semblent réunies en Floride, comme le rapportent plusieurs médias américains. «Les œufs de ces moustiques peuvent tolérer la sécheresse pendant plusieurs années, mais ont besoin d'eau pour éclore. Lorsqu'il y a des précipitations importantes, cela se répercute donc directement sur sa population», explique Phil Kaufman.
Le Canada semble également touché. «C'est une espèce encore peu répandue, mais nous avons pu en trouver quelques spécimens dans ces deux provinces», confirme Richard Vadeboncoeur, un biologiste cité par le quotidien québécois La Presse. «Nous sommes dans la limite nordique de son aire de distribution. Par contre avec le réchauffement climatique, on pourrait en observer davantage, comme c'est le cas pour d'autres insectes au Québec», estime le biologiste.
Bonne nouvelle: Psorophora ciliat ne serait pas un vecteur important de maladies.
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