Incendies australiens: le tour du monde des fumées
Le 06 février 2020 par Romain Loury
Maya George, LATMOS
Au cours du mois de janvier, les fumées issues des incendies australiens ont effectué un tour du monde en deux semaines, via l’Amérique du Sud et l’Antarctique. Une première, selon des chercheurs du CNRS qui ont observé le phénomène.
Catastrophe pour le climat et la biodiversité, les incendies qui se sont emparé de l’Australie depuis août 2019 continuent de faire rage. En tout, ce sont plus de 10 millions d’hectares qui sont partis en fumée, et environ un milliard d’animaux avec, sous de gigantesques panaches de fumée, composés de dioxyde de carbone (CO2), de monoxyde de carbone (CO) et de particules.
En janvier, des chercheurs du laboratoire LATMOS[i] (Atmosphères, milieux, observations spatiales, Institut Pierre-Simon-Laplace) ont suivi le trajet de ce monoxyde de carbone, grâce au sondeur IASI, un spectromètre embarqué à bord des satellites Metop, qui surveillent l’atmosphère sur une orbite polaire à 800 km d’altitude.
Dérivant avec les vents d’est à latitude constante, cette dense trainée gazeuse a survolé l’Amérique du Sud et certaines régions de l’Antarctique, revenant en deux semaines dans sa zone d’émission.
Un signal clair
Contactée par le JDLE, Cathy Clerbaux, directrice de recherche au LATMOS indique qu’«on n’avait encore jamais vu un tour de Terre aussi clair: sur cette trajectoire, il n’y pas grand-chose d’autre qui émet du monoxyde de carbone», le signal demeurant très clair. A contrario des incendies survenus l’été 2019 en Amazonie et en Sibérie, où le CO dégagé s’est rapidement dilué dans les émissions rencontrées en route, rappelle la chercheuse.
Selon le CNRS, «une multitude d’autres composés sont également présents dans ces fumées (cyanure d'hydrogène, ammoniac, composés organiques volatils, etc.), mais certains restent dans l’atmosphère pendant des périodes plus courtes et ne sont donc vus du satellite qu’à proximité des feux».
[i] Sous l’égide du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de Sorbonne Université, de l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et du Centre national d’études spatiales (CNES)
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