Grève aux agences de l’eau
Le 06 décembre 2016 par Stéphanie Senet
A l’appel de 4 syndicats (SNE-FSU, CGT, FO et CGC), les agents contractuels des 6 agences de l’eau ont fait grève, ce 6 décembre, pour protester contre les suppressions d’emplois, la dévalorisation de leur statut et plus largement la hausse des prélèvements de l’Etat.
C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les agents contractuels des agences de l’eau déplorent la perte de 38 nouveaux postes en 2017 sur 1.600 emplois. «Ces suppressions s’ajoutent aux pertes d’emplois qui ont été opérées depuis 2011», explique au JDLE Patrick Saint-Léger, représentant du Syndicat national de l’environnement FSU. 35 suppressions avaient déjà été enregistrées en 2016.
Cette grève a été suivie à hauteur de 72% selon les 4 syndicats. Ces personnels, qui assurent des missions de perception de redevances, d’intervention sur le terrain et de planification de la politique de l’eau, dénoncent également la dévalorisation de leur statut. «Le ministère de la fonction publique veut supprimer notre régime dérogatoire au profit du droit commun des fonctionnaires. Nous souhaitons négocier de meilleures conditions de titularisation», affirme Francis Combrouze, pour la CGT.
Des prélèvements croissants de l’Etat
A ces suppressions s’ajoutent des prélèvements croissants de l’Etat qui privent les agences de l’eau de moyens conséquents. «Le fonds de roulement des agences de l’eau a été amputé depuis 2014 à hauteur de 210 millions d’euros. Ensuite, il a été réduit de 175 M€ par an en 2015, en 2016 et encore en 2017», note Francis Combrouze.
Les redevances prélevées par les agences de l’eau s’élèvent à 2,3 Md€ en 2016. «Elles doivent servir à financer les projets d’amélioration de la qualité de l’eau, de lutte contre la pollution par les nitrates et de restauration des zones humides, mais non à combler le déficit de l’Etat», résume Patrick Saint-Léger.
Les agences de l’eau ne sont pas les seuls établissements publics à connaître des prélèvements croissants de la part de l’Etat. Dernier en date, le projet de loi de finances rectificative pour 2016 prévoit de supprimer 90 M€ du fonds de roulement de l’Onema en 2017 (voir JDLE), qui doit pourtant alimenter la future Agence française de la biodiversité.
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