Giec: déjà des pistes pour le prochain rapport
Le 27 septembre 2013 par Valéry Laramée de Tannenberg
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La publication du 5e rapport n’est pas encore achevée (elle le sera dans un an) que déjà ses contributeurs phosphorent sur la suite. Si suite, il y a.
Ce vendredi matin 27 septembre, le CNRS avait réuni, à Paris, quelques-uns des correspondant français du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) pour échanger avec les journalistes. L’occasion pour les chercheurs de faire le point sur les incertitudes et les sujets qui restent à creuser. La variabilité de phénomènes naturels comme El Niño, La Niña ou les cycles solaires perturbe la compréhension des mécanismes alimentant les changements climatiques. «Ceci explique pourquoi le Giec dit que l’augmentation des températures de surface, entre 1951 et 2010, est au moins à 50% explicable par les activités humaines», explique Serge Planton, responsable de l'Unité de recherche climatique au Centre de recherches de Météo France.
Des fluctuations…
Bien que prévu par la théorie, le récent découplage entre accroissement des concentrations de GES et montée de la température n’est pas encore expliqué. «Le climat ne se réchauffe pas de façon continu. Il y a des fluctuations autour d’une grande tendance qui est le réchauffement», confirme Christophe Cassou, chargé de recherche CNRS au Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique.
… et un hiatus
Les caprices de l’océan font figure de suspect numéro un dans le déclenchement de ce «hiatus climatique». «Jusqu’aux années 1970, le Pacifique, qui représente le tiers de la surface de la planète, était plutôt chaud. Depuis, il est entré dans une phase fraiche», rappelle le climatologue toulousain. «Beaucoup d’impacts du changement climatique ne peuvent faire l’objet d’une prévision déterministe, ce qui nous oblige à développer une culture du risque et de la vulnérabilité», complète Hervé Le Treut, directeur de l'Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL).
Autre sujet clivant chez les scientifiques: l’impact climatique des nuages. «Il est désormais probable qu’ils ont un effet réchauffant, mais cela continue de faire débat», confirme Jean-Louis Dufresne, directeur du centre de modélisation de l’IPSL. Tout cela, bien sûr, ne vaut que si le Giec décide de rédiger un sixième rapport. «Ce qui n’est pas acquis», souligne Serge Planton. «A chaque sortie d’un nouveau rapport, on se pose la question de la nouveauté, rappelle Hervé Le Treut. Mais une fois publié, il sert de base de réflexion pour les années suivantes.» Les négociateurs, qui se feront face lors des trois prochains sommets climatiques, savent où puiser leurs références.
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