Gaz de schiste: l’exploration autorisée dans le Yorkshire (GB)
Le 24 mai 2016 par Marine Jobert
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Cinq ans après l’arrêt de toute fracturation hydraulique en Grande-Bretagne, l’exploration pour le gaz de schiste pourrait bien reprendre. Les élus d’un comté du Royaume ont autorisé une entreprise à pratiquer le ‘fracking’ sur un puits, au grand dam des populations locales.
Kirby Misperton, nouvelle capitale de l’opposition à la fracturation hydraulique? C’est dans ce petite village au nord du comté de Yorkshire que pourraient reprendre les explorations du sous-sol britannique, à la recherche de gaz de schiste. Ainsi en ont décidé, le 23 mai 2016, les élus du comté à l’issue du vote à 4 contre 7, qui ont autorisé l’entreprise Third Energy à procéder à plusieurs tests sur un puits déjà foré (MK8).
Déclaration de guerre
Des résultats très mal accueillis par les opposants, qui multiplient les manifestations depuis plusieurs jours. «C’est une guerre, désormais, qu’ils nous ont déclarée, a expliqué une opposante au Guardian. C’est une guerre contre notre droit à un air et à une eau sains et nous devons le comprendre ainsi et insister, insister, insister.» Sur les 4.420 réponses individuelles envoyées à l’équivalent britannique du commissaire-enquêteur, 4.375 étaient défavorables au projet.
5 ans de statu quo
Cela faisait exactement 5 ans que toute opération de ‘fracking’ était suspendue dans l’île, après que le bureau géologique britannique avait établi un lien entre plusieurs séismes survenus dans la région de Blackpool –où la société Cuadrilla Resources menait des opérations de forage- et l’usage de la fracturation hydraulique. La pression n’était pour autant pas retombée, puisque Cuadrilla Resources avait essuyé de fortes oppositions l’été 2013 sur un site dans le Lancashire.
Arguments inchangés
La donne a t-elle changé depuis l’entrée en vigueur du moratoire en 2011? Pas vraiment: de part et d’autre, les arguments restent inchangés. «Je suis totalement contre les centrales nucléaires (…). Nous avons du charbon ici, du gaz là, nous en importons du bout du monde pour faire fonctionner ce pays alors que nous en avons sur le pas de la porte. Il s’agit juste de la façon de procéder [à l'extraction du gaz]», a déclaré Cliff Trotter, l’un des élus favorables. Les opposants, eux, brandissent les risques pour les nappes phréatiques, la qualité de l’air, la dégradation des paysages et l’impossibilité de respecter les engagements climatiques en cas de mise en production de ces nouveaux puits.
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