Feu vert de l’ASN pour Tricastin
Le 05 décembre 2017 par Marine Jobert
Après un arrêt en urgence il y a 2 mois, la centrale du Tricastin est autorisée par l’autorité de sûreté nucléaire a relancé ses réacteurs, moyennant des travaux sur une digue.
Deux mois qu’elle était à l’arrêt. C’est après avoir renforcé 400 mètres de digue du canal de Donzère-Mondragon qui protège la centrale nucléaire du Tricastin et effectué des reconnaissances géotechniques pour en caractériser plus finement la constitution qu’EDF a obtenu le feu vert de l’ASN. «L’expertise menée par l’IRSN à la demande de l’ASN sur la digue ainsi renforcée confirme l’absence de brèche en cas de séisme majoré de sécurité (SMS), c’est-à-dire le plus important séisme étudié dans la démonstration de sûreté nucléaire», précise l’ASN dans un communiqué. Demeurent toutefois «dans certaines conditions, des risques de glissements locaux qui, sans remettre en cause la stabilité de la digue, rendraient nécessaire la réalisation de travaux après la survenue d’un séisme». EDF a de ce fait pré-positionné des moyens matériels à proximité de la digue afin d’être en mesure de réaliser les travaux nécessaires au traitement des glissements qui seraient éventuellement constatés après un séisme. Enfin, EDF prévoit de procéder à un nouveau renforcement de la digue afin qu’elle résiste au séisme extrême défini dans le cadre des évaluations complémentaires de sûreté menées après l’accident de Fukushima.
Digue en gravier
A l’origine de la décision rarissime de l’ASN, prise fin septembre dernier: une digue en gravier jugée trop fragile par le gendarme du nucléaire pour protéger la centrale d’un risque d’inondation en cas de séisme. En août dernier, EDF avait estimé qu’un tremblement de terre de forte intensité pourrait déstabiliser l’ouvrage, sur une longueur de 400 mètres et inonder la centrale, ainsi que de nombreuses installations de traitement du combustible nucléaire exploitées par Areva, dont l’usine Georges Besse II ou le site de la Socatri.
250 plaintes
Tricastin ne fait pas partie des centrales visées par l’une des quelque 250 plaintes qui ont été déposées ces derniers jours à Colmar, Thionville, Bordeaux, Dunkerque et Lyon. Des particuliers se sont rendus dans des commissariats pour déposer plainte pour «’risque causé à autrui’, afin de dénoncer l’insécurité générée par les centrales nucléaires implantées à proximité de leur domicile», rapporte l’association Sortir du nucléaire. Des Belges, des Allemands, des Suisses et des Luxembourgeois, riverains de centrales françaises, s’étaient joints aux plaignants. «Leur acte rappelle que les installations nucléaires françaises situées près des frontières menacent aussi nos voisins européens, qui seraient aux premières loges en cas d’accident», dénonce Sortir du nucléaire.
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