Europe: plus d’autorisation d’OGM avant 2014
Le 22 janvier 2013 par Valéry Laramée de Tannenberg
Bruxelles a décidé de geler le processus d'autorisation de mise en culture des OGM dans l'Union européenne jusqu'à la fin de son mandat en 2014 et de rechercher un règlement négocié avec les Etats membres.??
La Commission, si elle le veut, peut lancer le processus pour autoriser la culture d'un soja et de six maïs OGM, dont le MON810 (déjà autorisé dans l'UE mais qui doit obtenir le renouvellement de cette autorisation), mais elle ne le fera pas, a assuré mardi 22 janvier à l'AFP Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire à la santé Tonio Borg, en charge du dossier.??
«Les autorisations de culture sont gelées. La priorité du nouveau commissaire à la santé Tonio Borg est de relancer les négociations sur la base de la proposition de son prédécesseur», a-t-il expliqué. «Ce sera sa priorité jusqu'au terme du mandat de la Commission fin 2014», a-t-il souligné.??
Les autorisations de mise en culture empoisonnent les relations entre la Commission européenne et les 27.??Huit pays —France, Allemagne, Luxembourg, Autriche, Hongrie, Grèce, Bulgarie et Pologne— ont adopté des clauses de sauvegarde pour interdire la culture des OGM autorisés sur leurs territoires.??
Le président de la Commission José Manuel Barroso a cherché à faire lever ces clauses de sauvegarde, mais il a été désavoué par les gouvernements lors d'un vote et a abandonné cette idée.??
Deux OGM seulement ont été autorisés à la culture dans l'UE en 14 ans: la pomme de terre Amflora, développée par le groupe allemand BASF, qui s'est avérée un échec commercial, et le maïs 0GM MON810 de la multinationale Monsanto.?? Le MON810, dont la demande de renouvellement d'autorisation a été déposée en 2007, pourra continuer à être cultivé dans les Etats qui le souhaitent jusqu'à ce que l'UE prenne une décision.??
Une cinquantaine d'autres ont obtenu une autorisation pour être utilisés dans l'alimentation animale et humaine.?? Le processus d'évaluation pour les demandes d'autorisation de culture et de commercialisation d'OGM se déroule en 4 temps: consultation de l'autorité européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) sur les risques pour la santé, demande d'autorisation aux Etats sur base d'un avis favorable de l'Efsa, procédure d'appel si aucune majorité qualifiée ne se dégage entre les Etats.
Enfin, si cette situation perdure, la décision finale revient à la Commission européenne. A ce jour, l'Efsa n'a jamais rendu un avis négatif et aucune majorité qualifiée n'a jamais été trouvée entre les 27 pour interdire ou autoriser un OGM.
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