Europe : le parlement européen tape du poing sur la table
Le 23 juillet 2020 par Valéry Laramée de Tannenberg
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Les députés européens menacent de ne pas accepter le projet de budget pluriannuel.
Les histoires d’argent finissent-elles mal? Bonne question à laquelle les députés européens pourraient répondre par l’affirmative. Réunis depuis deux jours en session plénière exceptionnelle, les parlementaires étudient les résultats du Conseil européen qui s’est achevé dans la douleur mardi 21 juillet. Et une majorité se fait jour pour critiquer les projets de budget pluriannuel, de plan de relance et d’outils visant à augmenter les ressources propres de la Commission. Toujours utiles pour rembourser des tombereaux de dettes.
Dès mercredi 22 juillet, des représentants des groupes PPE (démocrates-chrétiens), socialiste, écologiste, Renew (où siège LREM) et de la gauche unitaire européenne (on y trouve LFI) refusaient d’adopter tel quel le projet de cadre financier pluriannuel (2021-2027), ulcérés par les coups de rabots portés par les 27 membres du Conseil aux budgets de la santé, de la recherche. «Une tendance dangereuse en période de pandémie», dénoncent-ils. Cela déplait.
état de droit
Ce jeudi 23 juillet, les députés ont adopté une motion dénonçant les baisses de crédits de l’éducation (Erasmus+), l’amincissement du fonds pour une transition juste, la diminution de l’enveloppe dédiée à l’accueil des migrants.
Autre sujet de fâcherie: le recul du conseil sur le contrôle de l’état de droit des pays membres passe mal à Strasbourg. «Le Parlement regrette fortement que le Conseil ait affaibli significativement les efforts de la Commission et du Parlement européens pour faire respecter l’état de droit, les droits fondamentaux et la démocratie dans les projets de budget pluriannuel et de plan de relance.»
Menaçant, les parlementaires rappellent que les conclusions du Conseil sur le projet de budget n’est qu’un accord entre chefs d’État ou de gouvernement que le Parlement peut refuser, à moins de trouver un accord en trilogue.
accord rapide
Les députés exigent aussi une accélération de la mise en œuvre de taxes sur le numérique, les déchets plastique non recyclés, les transactions financières, ainsi que sur le mécanisme d’ajustement aux frontières et l’élargissement du champ d’application du marché européen du carbone (ETS). Si ces ressources propres n’étaient pas rapidement levées, «le budget global de l’Union sera inférieur [à partir de 2024, ndlr] à celui de 2020, au risque de compromettre les engagements et priorités de celle-ci, notamment le pacte vert et la stratégie numérique», indiquent-ils.
Pour que le prochain budget soit exécutable au 1er janvier prochain, un accord entre le Conseil, la Commission et le Parlement devra être conclu fin octobre au plus tard. La rentrée s’annonce chargée à Bruxelles.
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