Et si l’on arrêtait de construire des centrales ?
Le 30 septembre 2010 par Valéry Laramée de Tannenberg
En apparence, c’est un calcul saugrenu. Ken Caldeira et Steven Davis, dela Carnegie Institution,et Damon Matthews, de l’université québécoise Concordia, ont évalué l’impact sur le climat d’un arrêt total de la mise en service d’infrastructures émettrices. En clair, que se passerait-il dans l’atmosphère si l’on arrêtait de produire centrales thermiques à flamme, raffineries, chaudières, etc. Publié dans la dernière livraison de Science, le résultat de ce calcul, purement théorique, fait froid dans le dos.
Si tous les pays du monde, donc, cessaient d’accroître leur parc de production énergétique, la concentration de CO 2 continuerait de grimper. Jusqu’à atteindre 427 parties par million en volume (ppmv) en 2046, contre 390 ppmv aujourd’hui. Ce n’est qu’à la fin du siècle que la concentration atmosphérique de gaz carbonique retrouverait un niveau proche de celui existant avant l’ère pré-industrielle. Côté température, le réchauffement de la température moyenne globale serait limité à1,4°Cpar rapport au milieu du XIX e siècle.
Deux conclusions peuvent être tirées de ces travaux. D’abord, on n’évitera pas un réchauffement important. Sans réelle rupture avec les tendances lourdes actuelles, les climatologues estiment désormais que la température moyenne globale devrait bondir de3°C(toujours par rapport à l’ère pré-industrielle) d’ici la fin du siècle.
Ensuite, Ken Caldeira n’est pas un climatologue comme les autres. Ce brillant chercheur, qui a été l’un des principaux auteurs du rapport spécial du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) sur la capture et la séquestration géologique du CO 2, est aussi l’un des fondateurs d’Intellectual Ventures, une société américaine qui promeut l’injection de sulfates dans l’atmosphère pour contrebalancer les effets du changement climatique. Or, comment créer un climat favorable à la manipulation volontaire du climat, sinon en montrant que le Global Warming sera catastrophique, quoi qu’on fasse ?
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