Eolien: Siemens s’offre Gamesa
Le 17 juin 2016 par Valéry Laramée de Tannenberg

Adwen
Le rachat devra obtenir l’aval des autorités françaises.
L’industrie éolienne européenne poursuit sa concentration. Après l’absorption des turbines d’Alstom par General Electric et le rapprochement opéré en 2015 entre Nordex et Acciona, au tour de Siemens de tenter sa chance.
Dans la soirée de jeudi 16 juin, le leader européen de l’éolien marin et le turbinier basque Gamesa ont annoncé un accord pour fusionner leurs activités éoliennes. Validé par le conseil d’administration de Gamesa, ce projet n’est pas une surprise. Le 29 janvier dernier, les dirigeants espagnols avaient reconnu l’existence de tractations avec Siemens.
Siemens prendra 59% du capital
Moyennant un milliard de dollars (889 M€), le groupe de Munich prendra 59% du capital de l’entreprise[1], promise au premier rang mondial du secteur. Les composantes de Gamesa-Siemens ont déjà mis en service 69 GW de capacités éoliennes et disposent d’un carnet de commandes de 20 milliards d’euros, indique un communiqué commun.
Selon la presse espagnole, les autorités européennes de la concurrence auraient donné leur accord à ce rachat de Gamesa par Siemens. Le seul obstacle à la constitution de ce géant des airs se trouve en… France. Gamesa est, en effet, co-actionnaire avec Areva de la société Adwen[2].
le plan de sortie d'Areva
Adwen doit produire, au Havre, les 62 turbines de 8 mégawatts du futur parc éolien marin de Saint-Brieuc, qui sera exploité par Iberdrola, ainsi que les 124 machines des parcs qu’Engie mettra en service au Tréport et à l’île d’Yeu.
Dans un communiqué, Areva indique avec signé avec Gamesa un avenant au pacte d’actionnaires d’Adwen. Aux termes de cet avenant, l’ex-leader mondial du nucléaire dispose d’un délai de trois mois pour céder sa participation à Gamesa ou trouver un investisseur qui rachèterait la totalité du capital de la co-entreprise. General Electric a donc encore ses chances.
Le nouveau groupe profitera de l’expérience acquise dans l’offshore par Siemens, ainsi que des parts de marché acquises en Europe, en Inde, en Chine et en Amérique latine par Gamesa.
[1] Les actionnaires de Gamesa se voient offrir 20% du capital.
[2] Pour se développer dans l’éolien, Areva avait acheté, en 2007, l’Allemand Multibrid, qui deviendra Areva Wind.
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