En Allemagne, les moteurs thermiques passeront après
Le 05 juin 2020 par Victor Miget
Présenté jeudi 4 juin, le plan de relance de l’économie allemande contient un volet automobile presque exclusivement électrique. Un choix stratégique qui n’est pas du gout de tous.
Comme la France, l’Allemagne est au chevet de son industrie automobile. Et sur les deux rives du Rhin, le plan de soutien de l’économie met l’accent sur la mobilité électrique. Afin de lancer une demande de véhicules propres, le bonus écologique pour l’achat d’un véhicule à batterie a été porté à 6000 euros (contre 3.000), pour les voitures dont les prix n’excèdent pas 40.000 euros. En outre, 2,5 milliards d'euros supplémentaires doivent être investis dans l'extension du réseau de charge et le développement de batterie.
Au total, l’Etat fédéral devrait consacrer près de 7 milliards d’euros au soutien au véhicule électrique et à ses systèmes de recharge, soit 5% du montant total du plan de relance. Environ 7 autres milliards sont prévus pour soutenir la construction d’usine de production d’hydrogène, vecteur énergétique qui alimentera d’autres types de véhcules électriques. Des mesures saluées par les poids lourds du secteur : Daimler et Volkswagen.
Parent pauvre
Mais contrairement à la France, les voitures à moteur thermique ne bénéficieront pas de nouvelles subventions. Berlin a refusé de renouveler le programme de mise à la casse décidé au lendemain de la crise financière de 2008 afin de stimuler la demande. L’Union des industries de l’automobile VDA a jugé « regrettable que le gouvernement fédéral "n'ait accepté que partiellement les propositions de relance économique généralisée et immédiatement efficace".» Condition sine qua non afin de rester compétitifs selon eux. D’autant qu’un quart seulement des voitures électriques éligibles sont des modèles allemands. La mesure pourrait donc bien profiter aux modèles étrangers.
Maigre compensation
Petit lot de consolation, une baisse temporaire de la TVA jusqu’au 31 décembre (Soit de 16 % au lieu de 19%). Comptez 500 euros d’économie pour l’achat d’une voiture de 20.000.
Les écologistes jugent le plan trop peu ambitieux. Voire « vert pâle », comme l’a qualifié Greenpeace. En cause : le soutien à l’achat de voitures hybrides rechargeables. L’ONG y voit une subvention indirecte à l’acquisition de véhicules thermiques, ces voitures bénéficiant d’une double motorisation, électrique et thermique.
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