EGA: la société civile détaille ses propositions
Le 25 septembre 2017 par Marine Jobert

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Pas d’OGM, financer la bio, assurer un bon salaire aux paysans, sanctuariser les semences, promouvoir une agriculture nourricière et saine, refuser les accords internationaux délétères pour l’agriculture du Nord comme du Sud… Cinquante ONG ont détaillé leurs propositions, qu’elles espèrent voir reprises dans le cadre des Etats généraux de l’alimentation (EGA).
Sur le papier, ce n’est pas la révolution que prônent les 50 organisations[1] qui viennent de publier leur contribution aux Etats généraux de l’alimentation, en cours jusqu’à la mi-décembre. Pourtant, leurs 63 propositions sont pour la plupart révolutionnaires dans le contexte agricole, commercial et environnemental actuel. Il y est question d’une agriculture «qui réponde aux enjeux environnementaux et climatiques, créatrice de valeur dans les fermes et les territoires ruraux», de démocratie alimentaire, de capacité à vivre bien du métier de paysan, d’une chaîne agroalimentaire «qui préserve la santé et assure la bonne alimentation des producteur et des consommateurs», de développement de l’emploi et de préservation des terres agricoles, de bonnes pratiques en matière de bien-être animal et de cohérence politique dans et hors des frontières nationales.
Après les débats, quelles propositions?
Autant de thèmes que l’on retrouve, formulés autrement, dans les intitulés de certains ateliers des Etats généraux (voir ici). «A la veille des premières conclusions de la première phase, c’est le moment parfait pour remettre sur la table des propositions que nous portons depuis longtemps», précise Camille Dorioz, chargé du dossier Agriculture à France Nature Environnement. Si la liberté de parole est «bonne» et les débats qualifiés de «pas houleux et constructifs», les ONG attendent de lire la synthèse qui va en être faite, –laquelle devrait nourrir les annonces à mi-parcours d’Emmanuel Macron, les 10 ou 11 octobre prochains. «Nous attendons avec impatience ces premières conclusions pour voir si certaines de nos propositions sont retenues –ce qui signifiera que ce processus est réellement consultatif et démocratique– ou si les conclusions sont écrites d’avance», explique Camille Dorioz, qui siège à l’atelier 1, consacré aux attentes des consommateurs en termes de qualités nutritionnelles et environnementales. Dans le cas contraire, difficile toutefois de croire que les ONG pourraient claquer la porte des Etats généraux de l’alimentation, puisque la seconde phase est précisément consacrée… aux enjeux environnementaux et sociaux (voir le programme ci-dessous).
Deuxième chantier: une alimentation saine, sûre, durable et accessible à tous
Atelier 8 - Assurer la sécurité sanitaire de l’alimentation française dans une économie agroalimentaire mondialisée et dans un contexte de changement climatique, tout en prévenant les contaminations chimiques
Présidente: Marion GUILLOU, présidente d’Agreenium
Atelier 9 - Faciliter l'adoption par tous d'une alimentation favorable à la santé
Présidente: Dominique VOYNET, inspectrice générale des affaires sociales, ancienne ministre
Atelier 10 - Lutter contre le gaspillage alimentaire
Président: Guillaume GAROT, député de la Mayenne, ancien ministre
Atelier 11 - Réussir la transition écologique et solidaire de notre agriculture en promouvant une alimentation durable
Co-présidents: Dominique POTIER, député de Meurthe-et-Moselle; Sophie PRIMAS, sénatrice des Yvelines
Atelier 12 - Lutter contre l'insécurité alimentaire, s'assurer que chacun puisse avoir accès à une alimentation suffisante et de qualité en France et dans le monde
Président: François SOULAGE, président du collectif Alerte
Atelier 13 - Renforcer l’attractivité des métiers de l’agriculture et des filières alimentaires, et développer la formation
Président: Sébastien WINDSOR, président de la chambre d’agriculture de Seine-Maritime
Atelier 14 - Préparer l’avenir: quels investissements, quel accompagnement technique, quelle recherche pour une plus grande performance environnementale, sanitaire, sociale et économique?
Co-présidents: Jean-Pierre RAYNAUD, président de la commission agriculture, alimentation et forêt de Régions de France, vice-président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine; Philippe MAUGUIN, président directeur général de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra)
[1] Actiion contre la faim; ActionAid France; Agir pour l’Environnement; Agronomes et Vétérinaires sans frontières; Amis de la Terre France; Association française des diététiciens nutritionnistes; Association Max Havelaar France; Attac France; Bloom; CCFD-Terre solidaire; CIWF France; Chrétiens dans le monde rural (CMR); Comité français pour la solidarité internationale; Confédération paysanne; Coordination SUD; CRID; Criigen; Eau et Rivières de Bretagne; Fédération Artisans du monde; Fédération des associations pour le développement de l’emploi agricole et rural; (Fadear) ; Fédération nationale d’agriculture biologique; Fermes d’avenir; Filière paysanne; Fondation pour la nature et l’homme; France Nature Environnement; Générations futures; Greenpeace France; Ingénieurs sans frontières; Agricultures et souveraineté alimentaire (AgriSTA) ; Miramap; Mouvement de l’agriculture bio-dynamique; Nature et Progrès; OGM dangers; Oxfam France; Plateforme pour le commerce équitable; Plateforme pour une petite pêche ; Réseau français des étudiants pour le développement durable (Refedd) ; Réseau national des espaces-tests agricoles (Reneta); Réseau Action Climat; Réseau CIVAM; Réseau Cocagne; Réseau Environnement Santé; RESOLIS; Secours Catholique-Caritas France; SOL; Syndicat national d’apiculture; Terre & Humanisme; Terre de liens; Union nationale de l’apiculture française; WECF France; WWF France.
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