Ecotaxe: Ségolène Royal récidive
Le 18 avril 2014 par Valéry Laramée de Tannenberg
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La ministre de l'écologie Ségolène Royal a réaffirmé, ce 18 avril, sa volonté de faire payer les camions étrangers circulant en France, mesure de substitution à l'écotaxe poids lourds (EPL).
Sur l’antenne de France 2, Ségolène Royal est revenue sur l’une des pistes dévoilées le 15 avril, consistant à forcer les camions étrangers à emprunter le réseau autoroutier à péage «lorsqu'il y a une autoroute parallèle à la route nationale».
Interdiction européenne
Dans un entretien accordé au journal Le Monde, Helen Kearns, porte-parole du commissaire européen chargé des transports Siim Kallas, a confirmé qu'il était impossible de «mettre en place un système discriminatoire entre Français et étrangers».
«Chacun à sa place: ce n'est pas un porte-parole d'un commissaire européen qui fait la politique européenne et encore moins la politique de la France, ça c'est très clair», lui a répondu Ségolène Royal. «Moi, je considère au contraire que c'est rétablir une juste concurrence», a poursuivi la ministre de l'écologie.
«Quand un camion venu de l'étranger fait son plein en Belgique, traverse toute la France, utilise les routes payées par le contribuable français, et ensuite en Espagne refait son plein (...) il ne paie ni la taxe sur l'essence, la TIPP, ni le péage sur l'autoroute.» «Donc à ce moment-là ce sont les camions français (...) qui paient l'entretien des routes.»
«Il faut faire payer tout le monde et notamment ceux aujourd'hui qui ne paient pas», a déclaré la locataire de l’hôtel de Roquelaure. «Avec les bénéfices de ces sociétés autoroutières, et bien nous paierons les infrastructures de transport», a conclu l'ancienne candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007.
Des Bonnets rouges interpellés
Ironie de l’histoire: au moment où la ministre de l’écologie tordait le cou à l’EPL, les gendarmes interpellaient 10 personnes, dont certaines proches du mouvement des Bonnets rouges, dans les départements d'Ille-et-Vilaine, des Côtes d'Armor et du Morbihan.
Ces interpellations ont été réalisées dans le cadre d'une enquête préliminaire pour «association de malfaiteurs en vue de la destruction de biens par des moyens dangereux pour les personnes en bande organisée».
Dans un communiqué, le procureur de la République de Rennes, Thierry Pocquet du Haut-Jussé, a précisé que les suspects «sont susceptibles d'avoir déjà participé à des regroupements ou des manifestations qui ont connu en parallèle des dégradations graves de biens publics. Ces interpellations interviennent alors qu'ils se préparaient à commettre à nouveau de tels actes».
Deux portiques écotaxe ont été incendiés dans les Deux-Sèvres et à Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) la semaine dernière et quatre tentatives de destruction ont été constatées dans la région Centre. Au total, plus d'une douzaine de portiques ont été endommagés ou rendus inopérants dans l'Ouest ces derniers mois, rappelle l’AFP.
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