Eaux chinoises: après les porcs, place aux canards morts
Le 25 mars 2013 par Stéphanie Senet
Alors qu’à Shanghai, le nombre de cadavres de porcs repêchés dans le fleuve (voir JDLE) commence enfin à baisser, on ne connaît toujours pas leur provenance précise, signe de l’omerta qui règne dans l’Empire du milieu.
On sait, en revanche, que 1.000 cadavres de canards, trouvés dans la rivière du Nanhe, dans la province du Sichuan, viennent de s’ajouter à la longue liste des incidents, selon la BBC. L’antenne de Greenpeace pour le Sud-est asiatique a saisi l’occasion pour dresser, le 22 mars, un rapide état des lieux de la pollution des eaux.
Selon elle, 320 millions de Chinois sont privés d’accès à l’eau potable. Soit 23% de la population. Il faut ajouter 190 millions d’habitants qui sont alimentées par des eaux contaminées par des produits chimiques dangereux.
Les autorités reconnaissent, elles aussi, la dégradation massive des eaux. Selon un rapport réalisé par le ministère de la protection de l’environnement et l’académie d’ingénierie de Chine, plus de 90% des eaux souterraines des zones urbaines sont polluées, dont la moitié à des niveaux inquiétants pour la santé humaine. C’est d’autant plus grave que ces eaux souterraines alimentent 70% de la population chinoise.
Pour compléter ce sombre tableau, il n’existe pas moins de 450 «villages du cancer», disséminés dans 29 des 31 provinces chinoises, où le lien est avéré entre l’état sanitaire de la population et les rejets des usines et les pollutions de l’eau, précise Greenpeace.
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