Deux loups tués par des chasseurs en un seul week-end
Le 23 septembre 2013 par Marine Jobert
Deux loups ont été tués en moins de 24 heures au cours de battues menées par des chasseurs dans les Alpes-Maritimes. Une louve à Saint-Etienne-de-Tinée, et un loup à Beuil. Des tirs autorisés par dérogation au plan Loup par le ministère de l’écologie, qui avait décidé il y a une dizaine de jours, «afin d'augmenter l'efficacité des opérations de prélèvement, que les tirs [pourraient] être effectués à l'occasion de battues au gibier (...) sur des secteurs définis par l’arrêté préfectoral autorisant le prélèvement du loup». En clair, plus besoin d’être accompagné par un agent de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), sous la responsabilité duquel étaient jusqu’ici organisés tous les tirs de prélèvement autorisés dans le cadre du plan Loup 2013-2017. Une mesure qui s’étend à deux départements (Alpes-Maritimes, Alpes de Haute-Provence et Var).
Ces deux «prélèvements» mortels ont fait réagir plusieurs organismes de défense de la nature[1] qui considèrent que ces battues «sont la porte ouverte aux dérives les plus graves et placent la France en contradiction avec ses engagements européens de protection du loup». Elles exigent «l’annulation immédiate de ces battues d’un autre âge». Se profile le délicat décompte des bêtes abattues. D’abord parce qu’aucun contrôle officiel –par les agents de l’ONCFS- n’est plus assuré dans le cadre de cette dérogation. «Il est évident que plusieurs loups peuvent être tués ou blessés au cours de ces battues, sans qu’on le sache et sans qu’on puisse avoir aucun contrôle», craignent les associations. D’autre part, parce que les modes de calcul retenu par l’Etat et par les associations diffèrent. Le premier retranche chaque nouvelle dépouille aux 24 bêtes qui pourront être tuées dans le cadre du plan Loup, quand les secondes considèrent qu’une louve allaitante abattue scelle le destin de ses 5 louveteaux. Par conséquent, quand l’Etat décompte 5 loups, les associations en alignent 10 animaux. De quoi continuer à nourrir la polémique.
[1] l’association pour la protection des animaux sauvages, le WWF, Ferus, la Ligue pour la protection des oiseaux, France Nature Environnement ou encore la Société française pour l'étude et la protection des mammifères
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