Deux degrés de plus, 10 fois plus d’ouragans
Le 19 mars 2013 par Marine Jobert
DR
Un épisode climatique de la magnitude de Katrina[1] tous les deux ans. C’est ce que prédit une étude menée par Aslak Grinsted, un climatologue danois de l'institut Niels Bohr à l'université de Copenhague. Cette étude, publiée hier 18 mars dans les comptes rendus de l’académie américaine des sciences, a consisté à analyser des épisodes climatique violents survenus dans l’Atlantique Nord, en remontant jusqu’à 1923. Il s'agissait d'estimer comment la fréquence de ces épisodes évolue avec les modèles spatiaux de réchauffement, tout en prenant en compte des phénomènes comme El Nino. «Nous en avons conclu qu’une augmentation de 0,4 degré Celsius correspond au doublement de la fréquence d’épisodes de tempêtes violentes,» estime le professeur.
«Avec le réchauffement climatique tel que nous l’avons déjà connu pendant le XXe siècle, nous avons déjà dépassé le seuil au-delà duquel plus de la moitié des épisodes du type Katrina s’expliquent par le réchauffement climatique.» Et le scientifique danois, qui enseigne à l’université de Copenhague, d'expliquer que tous les épisodes du type Katrina n’auraient pas nécessairement les mêmes effets dévastateurs que ceux qu’a connus la Louisiane en août 2005. Sauf que l’élévation des mers, qui est en cours, va renforcer les conséquences de ces épisodes, prévient le scientifique.
«Si la température monte d'un degré, la fréquence des ouragans extrêmes augmentera de trois à quatre fois et si le climat de la planète augmente de deux degrés, le nombre de ces phénomènes sera dix fois plus élevé», précise Aslak Grinsted. La fréquence de ces épisodes ne dépend absolument pas des températures relevées d’une année à l’autre: «Les années chaudes comme les années froides ont donné lieu à deux fois plus d’épisodes de type Katrina qu’auparavant».
[1] On e estime 1.836 le nombre de victimes de l'ouragan et des très fortes inondations. Les dégâts ont été estimés à plus de 81 milliards de dollars (62,8 Md€).
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