Des bactéries transgéniques mangeuses de mercure
Le 18 août 2011 par Geneviève De LacourOscar Ruiz et ses collègues de l'Université interaméricaine de Puerto Rico ont publié le 12 août dernier dans la revue BMC Biotechnology une étude portant sur des bactéries transgéniques. Celles-ci peuvent non seulement supporter de fortes doses de mercure, mais elles sont aussi capables de nettoyer l’environnement de ce métal toxique. Selon les scientifiques, il s’agit d’une avancée qui pourrait faciliter l’assainissement de zones polluées. Ces bactéries transgéniques offrant «une alternative» aux coûteuses techniques actuelles de dépollution.
Quelque 6.000 tonnes de mercure sont rejetées chaque année dans le monde par les industries chimiques et minières, polluant eaux et sols, selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue). Ce métal, qui peut s'intégrer à la chaîne alimentaire, est très toxique pour l'homme et l'animal, surtout sous la forme de méthylmercure.
Capables de proliférer dans une solution contenant 24 fois la dose mortelle de mercure pour des bactéries non résistantes, les souches transgéniques ont pu absorber en 5 jours 80% du métal qui se trouvait dans le liquide. Il s’agit de bactéries Escherichia coli, rendues résistantes à de fortes concentrations de mercure grâce à l'insertion d'un gène leur permettant de produire de la métallothionéine. Cette protéine joue un rôle de détoxification de l'organisme chez la souris. Ainsi modifiées, les bactéries deviennent près de deux fois plus résistantes au mercure que d'autres souches dotées par l'équipe du gène de l'enzyme polyphosphate kinase.
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