David Cameron continue de raboter les budgets climat
Le 11 avril 2016 par Valéry Laramée de Tannenberg
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Onze jours avant la cérémonie de signature de l’accord de Paris, à New York, la nouvelle ne pouvait plus mal tomber. Le gouvernement britannique vient de couper ses subsides à deux centres de recherche dont l’activité est importante dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Le ministère de l’énergie et du climat (DECC) a supprimé la subvention qu’il octroyait, depuis des années, au centre de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur le ‘charbon propre’, révèle le Financial Times (FT). Ce qui revient à supprimer d’un trait de plume 15% de son budget total. Basée à Londres, l’équipe de l’AIE coordonne notamment les recherches sur le captage et le stockage géologique de CO2 (CSC). Une arme essentielle pour abattre les émissions carbonées de l’industrie lourde et de la production d’électricité dans de nombreux pays.
Tronçonneuses budgétaires
Les tronçonneuses budgétaires se sont aussi acharnées sur le point focal d’expertise sur le bois (CPET), qui va devoir carrément fermer ses portes. Créé il y a une douzaine d’années, le CPET avait pour mission de favoriser les achats de bois et de biomasse énergétique ‘durables’ de l’Etat britannique et de ses fournisseurs. Par la suite, le point focal avait étendu son activité aux matières premières de l’agro-alimentaire, en particulier l’huile de palme, dont la production est source de déforestation en Asie et d’émission de gaz à effet de serre. Pour sa défense, l’administration Cameron explique que le travail du CPET a finalement été peu productif et que le Royaume-Uni ne souhaite pas développer le CSC.
Le novembre 2015, le gouvernement Cameron avait annoncé, à la surprise générale, qu’il annulait la subvention d’un milliard de livres (1,4 milliard d’euros) au programme visant à la construction de centrales électriques dotées d’un dispositif de CSC de taille industrielle. Faite à quelques jours de l’ouverture de la COP 21, cette annonce a torpillé les projets de Peterhead, portés par Shell, et la poursuite de l’adaptation à la biomasse de la centrale au charbon de Drax (Yorkshire du Nord - Royaume-Uni).
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