Dans les transports, un déconfinement à flux réduits
Le 29 avril 2020 par Victor Miget
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A partir du 11 mai, les déplacements resteront très contrôlés. Les opérateurs de transports publics devront appliquer des règles de distanciation sociale, prévient le premier ministre. Son ministre de l'Economie indique que l'usage des vols intérieurs pourrait être limité.
Le Premier ministre a tranché. Lors de son allocution devant l’Assemblée nationale mardi 28 avril, Edouard Philippe a présenté son très attendu plan de déconfinement. Et dans les transports publics, le retour à la normale ne sera pas immédiat.
Le port du masque y sera obligatoire. Une mesure réputée indispensable de l’avis des opérateurs, tant l’application d’une distanciation sociale efficace leur paraît complexe à mettre en place.
Contre l’avis de ces mêmes opérateurs, Edouard Philippe a demandé à ce que soient appliqués les gestes barrières. «Cela veut dire, par exemple, que la capacité du métro parisien sera réduite à moins de 30% du nominal. Qu’il faudra condamner un siège sur deux, favoriser, par des marquages au sol [comme c’est déjà le cas à Milan ndlr] (lien), la bonne répartition sur les quais, se préparer à limiter les flux en cas d’affluence». Les bus scolaires rouleront à moitié vides. Le port du masque y sera obligatoire. Idem dans les taxis et VTC, en l’absence d’une vitre de protection.
Eviter l’engorgement
Autre axe: faire baisser la demande. Ainsi, «les transports aux heures de pointes doivent être réservés à ceux qui travaillent», a confirmé le chef du gouvernement. Le locataire de Matignon souhaite «qu’une concertation s’engage très rapidement entre les autorités organisatrices de transport, les usagers et les opérateurs de transport pour arrêter les conditions de mise en œuvre précises de ces objectifs». Il demande enfin à ce que les entreprises décalent les horaires d’entrée et de sortie des bureaux afin de lisser les heures de pointe. Mais priorité devrait être donnée au télétravail à chaque fois que ce sera possible.
Pour les trajets de plus de 100km sur route, l’autorisation restera de rigueur après le 11 mai. Même combat sur les rails. «Nous voulons réduire ces déplacements aux seuls motifs professionnels ou familiaux impérieux, pour des raisons évidentes de limitation de la circulation du virus. Et donc, nous allons continuer à réduire l’offre, à exiger une réservation obligatoire dans tous les trains, à décourager les déplacements entre départements», a conclu le Premier ministre.
Les déplacements en avion pourraient être, eux aussi, découragés. Ce mercredi 29 avril, à l'Assemblée nationale, le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, a laissé entendre que le gouvernement pourrait restreindre l'usage de l'avion pour les déplacements intérieurs: «dès lors qu’il y a une alternative ferroviaire à des vols intérieurs avec une durée de moins de 2h30, ces vols intérieurs devront être drastiquement réduits et limités simplement aux transferts vers un hub.» Comme un début de révolution dans les transports.
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