Covid-19: les transports hygiénisés
Le 20 mars 2020 par Victor Miget
VLDT
Un arrêté du 19 mars 2020 portant sur diverses mesures relatives à la lutte contre la propagation du virus covid-19 a été publié au Journal officiel. Pour les transports, un seul mot d’ordre: gardez vos distances !
Pour tenter d’enrayer la propagation de l’épidémie de coronavirus, les pouvoirs publics font tourner la planche à légiférer. L’arrêté du 19 mars 2020 complète celui du 14 mars 2020 qui portait sur les «mesures relatives à la lutte contre la propagation du virus covid-19». Même si nombre de consignes étaient déjà appliquées sur le territoire, maintenant elles sont officielles.
La croisière ne s’amuse plus
Les navires de croisière sont devenus de vrais clusters[i] ambulants. La semaine dernière, deux cas de Covid-19 ont été détectés sur le Costa Magica qui naviguait en mer des Caraïbes. Il est désormais interdit aux navires de croisière et aux navires à passagers non réguliers transportant plus de 100 passagers de faire escale dans les ports français continentaux de Méditerranée, de l’Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord. «Sauf dérogation accordée par le représentant de l’Etat compétent», stipule le texte.
Les opérateurs de transport public collectif routier, guidé ou ferroviaire de voyageurs sont tenus de mettre en œuvre plusieurs dispositions de sécurité. Lesquelles sont déjà souvent prises par les régions depuis l’annonce du confinement, lundi 16 mars. «L’entreprise procède au nettoyage désinfectant de chaque véhicule ou matériel roulant de transport public au moins une fois par jour», ordonne l’arrêté.
«Sauf impossibilité technique avérée», l’opérateur de transport doit mettre en œuvre des solutions adaptées afin de protéger les conducteurs des passagers. Ainsi, il est demandé de respecter une distance de sécurité d’au moins un mètre avec ces derniers.
Concernant les véhicules routiers comme les autobus qui comportent plusieurs portes, il est interdit aux voyageurs d’utiliser la porte avant. Du moins, si aucune mesure de séparation entre voyageur et conducteur n’a été prévue. «L’entreprise communique aux voyageurs, notamment par un affichage à bord de chaque véhicule ou matériel roulant, les mesures d’hygiène et de distanciation sociale, dites “barrières”, définies au niveau national, comportant notamment l’obligation pour les voyageurs de se tenir à au moins un mètre des autres voyageurs», développe l’arrêté.
Plus de ticket
Cette politique du zéro contact entérine l’interdiction de vente à bord de titres de transport, pour toute la durée de la crise sanitaire. C’est à l’entreprise d’informer les voyageurs de la marche à suivre pour se procurer un billet. En Ile-de-France par exemple, des tickets dématérialisés se réservent via des plates-formes téléphoniques.
Et gare à ceux qui ne joueraient pas le jeu. «En cas d’inobservation des dispositions du présent arrêté, une interdiction de service de transport sur toutes les lignes concernées peut être prononcée», prévient le texte.
Lavage de mains obligatoire également pour le transport de fret. Les mesures d’hygiène et les gestes “barrières” doivent être observées par les conducteurs de véhicules de transport et le personnel des lieux de chargement ou de déchargement des marchandises.
Ces zones devront être équipées d’un point d’eau pour se laver les mains, ou à défaut de gels hydroalcooliques. A l’intérieur des véhicules, savon, serviettes, gel hydroalcoolique sont de rigueur. «La remise et la signature des documents de transport sont réalisées sans contact entre les personnes (…) Dans le cas de livraisons à domicile, les chauffeurs, après communication avec le destinataire ou son représentant, laissent les colis devant la porte.»
VTC aéré
Les véhicules de transport de personnes (VTC) et taxis sont tenus de se mettre au diapason. Première restriction: aucun passager ne peut s’asseoir à côté du conducteur. La présence de plusieurs passagers est autorisée à l’arrière, mais le véhicule doit être constamment aéré. Les clients sont priés d’emporter tous leurs déchets et le conducteur de procéder au nettoyage du véhicule une fois par jour a minima. Cerise sur le gâteau, le chauffeur, apprenti médecin, «est autorisé à refuser l’accès du véhicule à une personne présentant des symptômes d’infection au covid-19.»
Afin de faciliter les réapprovisionnements, une autorisation de circulation ce dimanche 22 mars sera accordée à tous les poids lourds, a annoncé le ministère de la Transition écologique et solidaire.
[i] Un cluster désigne plusieurs cas de personnes atteints d’une même maladie et groupés autour d’un lieu précis
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