Contribution climatique impossible pour Washington
Le 27 septembre 2016 par Valéry Laramée de Tannenberg

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Les politiques mises en œuvre par l’administration Obama ne permettront pas aux USA d’atteindre leur objectif pour 2025.
N’en déplaise aux diplomates français, les Etats-Unis jouent un rôle majeur dans l’accélération de la prise en compte du réchauffement dans la politique internationale. Sans Washington et ses accords bilatéraux, il est douteux que l’Inde et la Chine aient pris des engagements en matière d’atténuation.
NDC américaine
Pour décider le premier et le troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre à signer et ratifier l’Accord de Paris, l’administration Obama a donné des gages. Dès novembre 2014 (un an avant la COP 21), les présidents américain et chinois signaient un accord de lutte contre le réchauffement. Alors que Pékin promettait le déclin de ses émissions carbonées vers 2030, Washington s’engageait à abattre de 26 à 28% ses rejets de GES entre 2005 et 2025. Objectif repris dans sa contribution nationale (NDC).
Pas d’outils suffisants
Oui, mais voilà. Les Etats-Unis ne se sont pas dotés des outils législatifs, réglementaires ou fiscaux pour atteindre pareil objectif. C’est du moins la conclusion de deux chercheurs du laboratoire Lawrence Berkeley (dépendant du département US à l’énergie), formulée dans un article publié lundi 26 septembre par Nature Climate Change.
Données de référence
Armés de leurs calculettes, Jeffery Greenblatt et Maw Wei ont recalculé les émissions US de 2005 pour établir les données de référence avec le moins d’incertitude possible: pas facile d’évaluer la contribution de certains puits de carbone ou du fracking.
1,6 milliard de tonnes nécessaires
Les auteurs ont ensuite quantifié l’impact des politiques climatiques mises en œuvre (nouvelles normes d’émission de véhicules) ou promises par l’administration Obama (Clean Power Plan). Dans le meilleur des cas, ces grands programmes permettront de réduire de 1,3 milliard de tonnes de GES les émissions de l’Hyperpuissance à l’horizon 2025. C’est bien. Mais insuffisant: une baisse de 1,6 Mdt éqCO2 est nécessaire. Manquent donc environ 300 Mt GES par an. Un sacré challenge pour le prochain locataire de la Maison blanche.
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