Comment dire ?
Le 29 janvier 2021 par Gildas Bonnel
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Le Journal de l’Environnement signe sa dernière édition au moment où l’on a terriblement besoin d’expliquer les faits sur les crises environnementales, constate Gildas Bonnel, président de l'agence Sidièse.
Raconter le monde tel qu’il va n’est pas une sinécure. Montrer, expliquer, analyser la trace de notre humanité sur son environnement est un défi redoutable. C’est pénible. Bourré de mauvaises nouvelles et compliqué à suivre, tout s’entremêle ...
En plus, les écologues ne sont pas marrants. Ça jargonne, ça coupe les cheveux en quatre, ça compte les mouches et les pissenlits ... Du coup, on regarde ailleurs. C’est vrai, on n’a rien contre. Mais à petite dose non? Chacun son hobby.
les chinois s'en moquent
On voudrait bien continuer à profiter, à vivre «comme avant». Ce ne serait pas juste franchement que cela tombe sur nous, la sobriété, alors que nos parents se sont régalés sans compter. Et puis les Chinois hein? les Chinois? vous ne croyez pas qu’ils s’en fichent éperdument? Hein? Vous ne croyez pas?
Contourner la suspicion des publics, les dénis instinctifs qui empêchent de vaciller, attirer l’attention, faire tendre l’oreille et, avec bienveillance, partager l’information en s’adressant à l’intelligence des gens, leur bon sens et dans le fond, leur sincère envie de comprendre, c’est ce que nous partageons. Les journalistes et les communicants ne sont pas très différents, leurs talents se complètent. La communication a besoin d’informations vérifiées, contextualisées, pour nourrir le récit collectif en évitant les écueils des raccourcis et des effets de manche. La société a besoin d’histoires, d’imaginaires pour appréhender le complexe.
poursuivre le récit
Le Journal de l’Environnement signe sa dernière édition au moment où l’on a terriblement besoin d’expliquer les faits sur les crises environnementales qui nous submergent et de dessiner l’avenir de notre humanité. Il y a d’autres titres, il y aura d’autres médias pour assurer cette mission. Et les journalistes qui ont œuvré ici continueront ailleurs.
Car oui, ensemble, il nous faut bien continuer à dire. A raconter. Inlassablement.
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