Climat: Juppé répond à Sarkozy
Le 15 septembre 2016 par Valéry Laramée de Tannenberg

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Cela n’a pas traîné. Une journée après que Nicolas Sarkozy a dédouané les activités humaines de toute responsabilité dans le déclenchement du changement climatique, Alain Juppé s’interpose.
S’exprimant devant des journalistes à l’occasion d’une visite au Salon international de l'élevage à Rennes (Space), l’ancien ministre de l’environnement du président Sarkozy est venu à la rescousse des climatologues. «Je suis convaincu que l'activité humaine (...) porte une lourde part de responsabilité dans la production de gaz à effet de serre, et donc dans le réchauffement climatique. Le nier, c'est nier une réalité», a réagi le maire de Bordeaux. «C'est d'ailleurs le consensus des scientifiques, pas l'avis d'Alain Juppé. Aujourd'hui tout le monde partage cette idée, le Giec[1] a fait un énorme travail», a complété l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac.
Quel Sarkozy croire?
Mercredi 14 septembre, Nicolas Sarkozy avait clairement contesté, devant des membres de l’Institut de l’entreprise, les causes du changement climatique: «On a fait une conférence sur le climat. On parle beaucoup de dérèglement climatique, c'est très intéressant mais cela fait 4,5 milliards d'années que le climat change. L'homme n'est pas le seul responsable de ce changement», a affirmé l’ancien chef de l’Etat selon des propos rapportés à l'AFP par son directeur de campagne, Gérald Darmanin.
refonder le capitalisme financier
Des propos qui tranchent singulièrement avec le discours prononcé par Nicolas Sarkozy lors de l’Assemblée générale de l’ONU, le 23 mars 2009. Devant les chefs d’Etat et de gouvernement de la planète, le président français avait lancé, à propos de la menace climatique, un tonitruant: «Désormais, plus un seul d’entre nous ne pourra prétendre qu’il ne savait pas». Le locataire de l’Elysée avait ensuite proposé de «refonder le capitalisme financier», de créer «une organisation mondiale de l’environnement», de mettre en place «une taxe carbone aux frontières». Proposant de réformer la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, Nicolas Sarkozy avait aussi estimé que «le droit de la protection de la planète compte autant que le droit du commerce».
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