Climat: Fabius esquisse la stratégie de la COP 21
Le 06 mai 2014 par Valéry Laramée de Tannenberg

Sénat
Près de deux heures durant, Laurent Fabius a présenté les priorités tricolores en matière de diplomatie climatique devant la commission du développement durable, des infrastructures, de l'équipement et de l'aménagement du territoire du Sénat. Le ministre des affaires étrangères et du développement était auditionné comme organisateur du futur sommet climatique de décembre 2015: la COP 21, en jargon onusien.
Sans surprise, le patron du Quai d’Orsay a rappelé l’aspect critique de la situation. «Si nous ne faisons rien, le volume total des glaciers diminuera de 50 à 80% d’ici 2100; le niveau de la mer s’élèvera de 50 centimètres à 1 mètre, augmentant les risques d’érosion et d’inondation. Ce qui signifie que Dunkerque sera en partie inondée, que la Méditerranée montera jusqu’en Arles et que Rotterdam ne sera plus qu’une île.»
Optimiste et enthousiaste
L’ex-Premier ministre a repris à son compte quelques données tirées du 5e rapport du Giec[1]. «Que deviendront les 40% de la population mondiale qui vivent de l’agriculture si les récoltes baissent d’un quart à cause du réchauffement et du manque d’eau?» Et pour frapper l’imaginaire des sénateurs, Laurent Fabius rappelle que les conséquences des changements climatiques obèrent «les capacités de l’humanité à se nourrir, se développer, voire à survivre».
Enthousiaste, il a néanmoins estimé «qu’il était encore temps d’agir», par exemple «en triplant, voire en quadruplant la production d’énergie bas carbone», autre argumentaire du Giec.
Optimiste, il dit percevoir une évolution chez ses collègues: «Les Chinois sont convaincus qu’il faut bouger».
Sa stratégie est en plusieurs temps. D’abord: que la France montre la voie. En adoptant une loi sur la transition énergétique exemplaire. Ensuite, que l’Europe parle d’une seule voix. «La France souhaite très vivement» l’adoption en mai ou juin du paquet Energie Climat 2030, a-t-il rappelé.
Une bonne façon d’entraîner, estime-t-il, les grands pays émetteurs à se dévoiler lors du sommet sur le climat, organisé en septembre prochain par l’ONU. Ironie du sort, au moment même où Laurent Fabius planchait, le président Obama dévoilait un volumineux rapport sur les conséquences du changement climatique aux états-Unis.
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