Climat: donner du sens aux politiques publiques
Le 05 avril 2016 par Valéry Laramée de Tannenberg

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Paris organisait, ce mardi, des ateliers de la résilience climatique. Une autre façon de penser la transversalité et de donner du sens aux politiques publiques.
A Paris, le soufflé de la COP 21 n’est pas encore retombé. En début de semaine, la maire Anne Hidalgo officialisait sa candidature à la présidence de C-40, un réseau international de métropoles soucieuses de travailler ensemble à la réduction des risques climatiques. Ce mardi 5 avril, la capitale organisait ses premiers ateliers de la résilience. Ou comment penser l’organisation d’une ville-monde soumise aux contraintes du réchauffement.
Fil rouge climatique
«Jusqu’à ces derniers mois, j’élaborais la stratégie d’adaptation de la ville. Lors de la COP 21, des experts m’ont convaincue qu’il fallait la penser dans le cadre de la résilience, en impliquant tous les services. Ils ont raison. Car, non seulement cette vision casse les silos, mais aussi cela crée un véritable fil rouge climatique aux politiques publiques de la ville», explique Célia Blauel, adjointe à l’environnement.
Cette vision est concrétisée, en quelque sorte, par un seul homme: Sébastien Maire. Ancien élu bisontin, le ‘haut responsable de la résilience de la ville de Paris’ est un homme pressé. Après avoir réalisé un audit des actions climatiques de la ville-lumière, l’ex-chef de cabinet de Dominique Voynet, doit présenter son projet de ville résiliente au début de l’automne.
Projets multi-bénéfices
Ce qui ne l’effraie pas vraiment: «La résilience à Paris, ce n’est pas nouveau. C’est même inscrit dans la devise de la ville[1]. Tout l’enjeu, c’est d’entraîner dans la même direction les politiques, les services techniques et administratifs», explique-t-il. Son credo: les projets multi-bénéfices. Comme ce projet d’amphithéâtre de plein air à Rotterdam qui sert aussi de terrain de jeu et, accessoirement, de réservoir d’eaux pluviales. «Avec une seule ligne de crédit, on règle un problème de voirie, de gestion d’eau, de culture et de sport», résume-t-il.
Autre particularité du nouveau fonctionnaire parisien: son salaire est payé pendant deux ans (via une subvention) par 100 Resilient Cities (100RC). Financé par la fondation Rockefeller, cet autre réseau de métropoles se donne pour vocation d’aider 100 grosses métropoles mondiales à préparer leur stratégie de résilience. Ce sont eux les experts qui ont convaincu Célia Blauel! Leur approche est originale, même si elle devrait faire grincer quelques dents en France, où l’on regarde avec suspicion les partenariats publics-privés.
Outre le financement du poste d’un responsable communal affecté au sujet, 100RC offre à chacun de ses membres des prestations d’universitaires, d’ONG, de consultants ou d’entreprises. «Le réassureur met ainsi à la disposition des villes son système de cartographie des risques naturels», indique Cristiana Fragola, directrice Europe de l’organisation. Grâce à son réseau de 67 métropoles, l’ONG met en relation les différents Chief Resilient Officers. «En m’inspirant de ce que réalise la ville d’Athènes, j’espère améliorer notre politique d’accueil des réfugiés», confirme Sébastien Maire. Ironie de l’histoire du temps présent.
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