Climat : dernier round avant New York
Le 18 septembre 2017 par Valéry Laramée de Tannenberg
UN Photo/Kim Haughton
Avant que le réchauffement ne soit évoqué à l’assemblée générale de l’ONU, qui se tient cette semaine à New York, l’administration américaine a de nouveau fait montre de son indécision à propos de l’Accord de Paris.
C’est mardi 19 septembre que s’ouvre officiellement l’assemblée générale annuelle des Nations unies. Une semaine de discours, de débats, de off et de votes de résolutions sur des sujets aussi divers que le «sport au service du développement et de la paix», «l’amélioration de la sécurité routière mondiale», la «soutenabilité de la dette extérieure». Sans oublier le développement durable.
Acte mondial
Conduite par le président de la République, la délégation française présentera le projet de pacte mondial pour l’environnement, texte rédigé par un groupe de 80 juristes et présenté au début de l’été. Au préalable, Emmanuel Macron se sera entretenu avec son alter ego américain. Le climat sera au centre de la conversation.
Il aura d’ailleurs été beaucoup question de réchauffement lors du sommet de Montréal, qui a réuni le week-end dernier une trentaine de ministres de l’environnement, dont Nicolas Hulot. L’occasion de préparer la COP 23 et de phosphorer sur les modalités du dialogue de facilitation.
Pas de renégociation
Cette réunion aura été, une fois encore, l’occasion pour l’administration américaine de se distinguer. Miguel Arias Cañete, commissaire européen à l'Action climatique, a rapporté les propos du représentant américain, Everett Eissenstat, qui avait assuré que les Etats-Unis «ne renégocieraient pas l'Accord de Paris mais qu'ils allaient passer en revue les termes sur lesquels ils sont engagés par cet accord». Une phrase que de nombreux observateurs ont jugé positive, estimant qu’il s’agissait là d’un nouveau revirement de l’administration Trump.
Malentendu?
La Maison blanche a tenté, samedi 16 septembre, de dissiper le malentendu: «Comme le président l'a clairement dit à plusieurs reprises, les Etats-Unis se retirent, à moins que nous puissions réintégrer [l’Accord] avec des termes plus favorables à notre pays», a indiqué la porte-partole de la présidence américaine, Sarah Huckabee Sanders. Est-ce si sûr?
Quelques heures plus tard, sur les ondes de CBS, le secrétaire d’Etat Rex Tillerson a de nouveau plongé les diplomates dans des abimes de perplexité en déclarant rechercher les moyens de travailler avec des partenaires de l'accord Climat de Paris. «Nous voulons être productifs, nous voulons être utiles», a clamé l’ancien patron d’ExxonMobil.
Sur la chaine concurrente ABC, le général McMaster, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, a clairement indiqué que les Etats-Unis resteraient dans l’accord conclu à l’issue de la COP 21, «si c’est un accord qui profite au peuple américain». Comprenne qui pourra.
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