CDG Express entre (presque) en gare
Le 19 février 2016 par Valéry Laramée de Tannenberg
VLDT
Faudra-t-il changer la loi?
Voilà un chantier aéroportuaire qui ne devrait pas susciter (trop) d’oppositions. Ce vendredi 19 février, le gouvernement publie, au Journal officiel, une ordonnance portant sur la réalisation d’une ligne de train rapide reliant la gare de l’Est de Paris à la plate-forme aéroportuaire de Paris-Charles de Gaulle, en une vingtaine de minutes.
Initialement lancé en 2006, le projet de cette navette CDG Express avait dû précipitamment s’arrêter en rase campagne, faute de constructeur. Le problème a, cette fois, été contourné. Le gouvernement a imposé à la SNCF Réseau (ex-RFF) et à Aéroports de Paris de constituer une co-entreprise. A charge pour cette filiale de concevoir, financer, construire et exploiter la future infrastructure. Le capital de la société pourra toutefois être ouvert à des tiers investisseurs.
1,2 et 1,9 milliard d’euros
Un tronçon de 24 kilomètres doit être aménagé entre Paris et l’aéroport, et deux autres (de 12,7 km au total) doivent être construits ainsi que deux gares.
D’un coût prévu entre 1,2 et 1,9 milliard d’euros, cette nouvelle liaison pourrait être inaugurée en 2023. Sauf si, bien sûr, le projet tel qu’il est fagoté par les services de Ségolène Royal était illégal. C’est précisément ce que souligne l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer).
Dans un avis mis en ligne le 15 février, le gendarme des transports terrestres rappelle que la loi portant réforme ferroviaire du 5 août 2014 limite très fortement toute nouvelle contribution financière de SNCF Réseau, déjà très endettée. L’Arafer propose donc à l’Etat de couvrir cette part du financement.
En apparence de bon sens, cette solution pourrait s’avérer, elle aussi, illégale. L’article 2 de la loi sur le Grand Paris du 3 juin 2010 stipule explicitement que «la construction de la liaison ferroviaire express directe dédiée au transport des voyageurs entre l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle et Paris […] ne donne lieu à aucune subvention de l’Etat». CDG Express n'a pas encore pris son envol.
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