Bus propres: l'Ile-de-France prépare son grand bond en avant
Le 22 octobre 2020 par Victor Miget
La région capitale veut bannir les bus diesel dès 2029. Une ambition à 4 milliards d’euros.
D’ici 10 ans, la région Ile-de-France ne veut voir circuler que des bus carburant à l’électrique ou au biogaz. Cet objectif a un cout: 4 Md€. Paris sera la première étape de ce vaste plan. L’autorité organisatrice de la mobilité (AOM) Ile-de-France Mobilités (IDFM) compte nettoyer les rues de la capitale et de sa petite et grande couronne d’ici à 2025. Ce programme lancé il y a 4 ans par la région a été baptisé «plan Bus 2025».
Coût double
Et il y a toujours du travail. A l’heure actuelle, 3.300 bus diesel, sur les 4.700 qu'exploite la RATP doivent encore être remplacés. Dans cette optique la Régie et IDFM ont déjà attribué en 2019 un contrat à 400 millions d’euros (M€) pour l'achat de 800 bus électriques aux constructeurs français HeuliezBus, Bolloré et Alstom. Ce n’est pas tou1.400 bus au biogaz et 700 électriques. Le montant du futur contrat pourrait atteindre 1,4 milliard d'euros. A terme, la RATP souhaite disposer de 2.200 bus biogaz (250 actuellement) et 1.500 électriques (contre 150) à Paris. Auxquels s’ajoutera sa flotte de 1.000 bus hybrides.
En parallèle, IDFM achète des véhicules pour la grande couronne via la Centrale d'achat du transport public. A l’échelle de l’Ile-de-France, ce sont encore 8.700 bus sur 10.300 qui devront être mis au rebu.
Les hybrides c’est fini
Si la région avait inauguré en grande pompe deux bus à pile à combustible entrés en exploitation commerciale entre Versailles et Jouy-en-Josas (78), l’hydrogène n’est pas à l’ordre du jour. La chaîne industrielle n’est pas prête et les investissements sont trop importants. Un bus à hydrogène coûte 850.000 euros : deux fois plus cher qu'un électrique.
Exit également les hybrides qui mourront de leur belle mort, vers 2030. «Ils ont été une étape industrielle nécessaire et ont été utiles en leur temps. Mais les gains attendus en terme d’efficience énergétique ne sont pas suffisants, donc nous préférons basculer sur le BioGNV et l’électrique», développe un porte-parole d’IDFM. Dans certaines conditions de conduite, comme les embouteillages, les hybrides pouvaient polluer autant que leur homologue diesel.
Des dépôts à transformer
Dans 10 ans, la région devrait compter 70% de bus bioGNV et 30% d’électriques. Les centres-bus vont donc devoir être adaptés à la recharge bioGNV et électrique. Rien que dans la région parisienne, la RATP doit en convertir 25 pour 600 M€.
La Commission européenne a attribué une subvention de 23 millions d'euros, dans le cadre du programme européen Connecting Europe Facility. Objectif : financer l’achat de bus électriques et la conversion des dépôts à l'électrique et au bio-gaz en Île-de-France. Une aide qui s’accompagne d’un complément du même montant de la Banque des territoires (groupe Caisse des Dépôts). «C’est une aide qui ne couvre qu’une petite tranche de notre programme, mais c’est toujours cela. Nous espérons un soutien dans la durée», lance le porte-parole d’IDFM.
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