Bruit, ondes, air: l’environnement de la RATP à la loupe
Le 06 juin 2013 par Marine Jobert

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La Régie autonome des transports parisiens, dite RATP, a rendu public hier son rapport annuel sur le développement durable. Un document forcément laudateur envers les initiatives menées par l’entreprise, mais qui recèle des informations intéressantes sur le cadre dans lequel évoluent quotidiennement des millions de Franciliens, notamment en matière de «nuisances».
A savoir le bruit, la qualité de l’air et les radiofréquences. Premier point, la qualité de l’air à l’intérieur des stations et des wagons: outre les pollutions venues de la surface, la situation est aggravée par les émissions spécifiques du matériel roulant et par la complexité à ventiler des kilomètres de couloirs et de tunnels ainsi que les rames. Résultat, voyageurs et salariés du métro sont en permanence exposés à un air qui dépasse largement les seuils limites de polluants, notamment des redoutables particules fines. La RATP est peu diserte sur le sujet, citant des études assez anciennes alors que le syndicat Sud a fait valoir son droit d’alerte en février dernier [JDLE].
La concentration d’allergènes d’acariens des sièges de voiture sur une ligne de métro a été évaluée l’été 2012, avec des «niveaux mesurés inférieurs aux seuils de sensibilisation». Les émissions de poussières métalliques, lors de «l’aiguisage» des rails, ont connu une diminution, les agents de maintenance ayant désormais recours à une technique «à base de fraisage en remplacement du meulage traditionnel».
Autre point de préoccupation: le bruit. Notamment lors du freinage, qui produit des crissements crispants pour les voyageurs et les riverains. «La RATP a homologué une solution technique qui apporte une réduction très significative des crissements.» La ligne 2 en a été totalement dotée, et la ligne 5 est en cours. 13 zones de «bruit critique» ont été définies et les «points noirs» de bruit ont été révisés. Solutions retenues: le remplacement des rames, la mise en place d’écrans acoustiques ou l’insonorisation partielle des façades.
La «maitrise des niveaux de champ électromagnétique» figure à l’agenda de la direction de la RATP, qualifiés de «risques émergents, car encore incertains». Des mesures de champ ont été réalisées à Châtelet-les-Halles et à la gare de Lyon, avec un équipement en 3G. «Celles-ci témoignent d’un faible écart entre les valeurs avant et après l’installation de la 3G.» Des mesures ont également été réalisées sur les postes de travail et des environnements à proximité de différents types de source. «L’approche est multidisciplinaire et transversale. Elle fait intervenir des représentants des différents métiers: gestionnaires radio, service sécurité, équipes qui gèrent les travaux de maintenance (…) Aujourd’hui, les niveaux d’exposition sont bien inférieurs aux valeurs-limites recommandées par la directive européenne sur l’exposition aux champs électromagnétiques», explique René de Sèze, directeur de recherche à l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris). Le réseau va connaître le déploiement de la nouvelle infrastructure de téléphonie mobile 3G/4G. Cela va «probablement modifier les niveaux d’exposition et leur répartition», estime René de Sèze, qui appelle à «renforcer l’exhaustivité des mesures».
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