Bio: où est le financement pour les 3 prochaines années?
Le 26 juillet 2017 par Marine Jobert
En plein Etats généraux de l’alimentation, le ministre de l’agriculture va-t-il arbitrer la ventilation du budget de la politique agricole commune au détriment de l’agriculture biologique? C’est ce que redoutent 6 associations.
Au 1er août, le financement de l’agriculture biologique pour les 3 prochaines années sera scellé. Car l’Etat aura alors notifié à Bruxelles le montant qu’il entend consacrer aux indemnités compensatrices des handicaps naturels (ICHN), aux mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) et aux aides à la conversion et au maintien à la bio. La FNAB, Agir pour l’Environnement, Greenpeace, France Nature Environnement, Fondation pour la Nature et l’Homme, WWF ont fait leur compte: au moins 3% du budget du 1er pilier (dans lequel sont piochées les aides directes) doivent être transférés vers le 2nd pilier (qui financent ces politiques de développement rural) -soit 220 millions d’euros- pour que l’essor de la bio en France puisse se poursuivre à un rythme décent sur la période 2017-2020. Car les Français ont de l’appétit pour le ‘sans pesticide’: 1,5 million d’hectares étaient cultivés en bio fin 2016. Soit une hausse de 17% par rapport à 2015. Au total, l’agriculture bio représente 5,7% de la surface agricole utile (SAU) hexagonale.
Oppositions de la FNSEA
Or les informations qui leur parviennent du ministère de l’agriculture leur font craindre le pire. La réunion du Conseil Supérieur d'Orientation et de coordination de l'économie agricole et alimentaire (CSO) qui devait se tenir ce jeudi 27 juillet a été annulée, au profit de rencontres bilatérales. «Stéphane Travert nous a bien signifié que le principe de ce transfert du 1er au 2nd pilier n’était pas partagé par les autres syndicats, la FNSEA et Coop de France en tête», explique Stéphanie Pageot. La présidente de la FNAB demande à l’Etat «de s’engager budgétairement en propre, au-delà d’aller demander de l’argent à l’Union européenne, pour que cela ne pèse pas trop sur les régions et les agences de l’eau». Or le ministre a évoqué un transfert de 6% pour les ICHN, les MAEC et la bio. «Cela ne suffira absolument pas, estime Stéphanie Pageot. Donc on ne sait pas comment on va financer la bio dans les prochaines années.»
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