Bientôt des bananes dans nos voitures ?
Le 31 juillet 2020 par Victor Miget
Des chercheurs de l’université de Johannesburg ont démontré que les fibres de bananes plantain sont une ressource naturelle prometteuse pour l’industrie automobile.
Des fibres naturelles pour réaliser des panneaux de portes intérieures, l’isolation du moteur, voire la décoration de l'intérieur de l’habitacle des automobiles ? La solution pourrait venir de… la banane plantain, une plante cultivée dans les régions tropicales d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du Sud.
Des chercheurs du département des sciences du génie mécanique de l'Université de Johannesburg ont démontré, dans une étude, que cette musacée est une ressource naturelle prometteuse pour un type émergent de matériaux composites pour l'industrie automobile.
Les scientifiques ont moulé un matériau composite à partir de résine époxy, de fibres de plantain traitées et de nanotubes de carbone. Le matériau qui en résulte s'avère beaucoup plus résistant et rigide que l'époxy habituellement utilisée. En l’occurrence : 31% plus de résistance à la traction et 34% plus de résistance à la flexion. «L'hybridation du plantain avec des nanotubes de carbone multi-parois augmente la résistance mécanique et thermique du composite. Ces augmentations font du composite hybride un matériau compétitif et alternatif pour certaines pièces automobiles», assure dans un communiqué, Tien-Chien Jen, l’un des co-auteurs.
Une biomasse non concurrentielle
Les intérêts sont aussi économiques et environnementaux. De fait, ces fibres naturelles sont renouvelables, bon marché, et de faible densité et le processus de fabrication est maîtrisé d’après les chercheurs. D’autant que : «l'utilisation de pièces automobiles fabriquées à partir de ces composites peut réduire la masse d'un véhicule. Cela peut diminuer la consommation de carburant. Ces composants ne rouilleront pas et ne se corroderont pas comme les métaux. Ils peuvent également être rigides, durables et faciles à mouler».
Contrairement au plantain, les fibres naturelles jusqu’ici étudiées n’étaient pas sans défauts : faible résistance aux chocs et à la chaleur et concurrence avec d'autres usages industriels et alimentaires... Autant de problème a priori solutionné par une banane. En effet, les parties utilisées (tiges) sont non comestibles et, jusqu’à maintenant, traitées comme des déchets agricoles.
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