Australie: 327 espèces menacées le sont encore plus
Le 20 janvier 2020 par Romain Loury
Depuis le début des incendies en Australie en août 2019, 327 espèces menacées ont perdu au moins 10% de leur habitat, révèle un premier bilan publié lundi 20 janvier par le ministère de l’environnement et de l’énergie.
Ces incendies gigantesques, parmi les plus importants qu’a connus le pays, constituent une catastrophe aussi bien pour le climat, en raison des émissions de CO2 dégagées, que pour la biodiversité. Après un premier chiffre de 480 millions d’animaux tués, le bilan a été revu à la hausse, à un milliard d’animaux.
De nombreuses espèces menacées sont affectées, comme le révèle le bilan, provisoire tant que les zones incendiées sont encore peu accessibles, publié lundi 20 janvier par le gouvernement australien. Selon ses experts, 327 d’entre elles ont vu partir en fumée au moins 10% de leur habitat. Parmi elles, 272 espèces de plantes, 16 de mammifères, 14 d’amphibiens, 7 de reptiles, 4 d’insectes, 4 de poissons et une espèce d’araignée.
45 espèces touchées à plus de 80%
Pour 45 de ces espèces classées comme menacées, c’est même plus de 80% de l’habitat qui a été touché par les incendies. Parmi elles, le dunnart de l’ile Kangourou (située au sud-ouest de l’Australie), petite souris marsupiale, déjà classée comme en danger critique d’extinction.
Soixante-cinq autres ont vu entre 50% et 80% de leur zone d’habitat brûler, dont le cacatoès de Latham, la grenouille arboricole de Littlejohn, le potoroo à long pied (petit marsupial découvert en 1967) et l’échidné à nez court de l’île Kangourou.
Pour 77 autres espèces menacées, c’est entre 30% et 50% du territoire qui a été touché par les incendies, tandis que 136 autres, ainsi que 4 espèces migratrices, en ont perdu entre 10% et 30%. Parmi ces derniers, le koala, l’un des animaux emblématiques de l’Australie, classé comme vulnérable, ainsi que le renard volant à tête grise.
L’ornithorynque menacé de toutes parts
Hasard du calendrier, des chercheurs de l’université de Nouvelle-Galles-du-Sud ont publié 20 janvier dans Biological Conservation une étude sur les menaces qui guettent l’ornithorynque, espèce classée comme quasi-menacée. Du fait des sécheresses, de l’aménagement du territoire, des barrages et de la pollution des eaux, ce monotrème a déjà disparu de 40% de son territoire historique dans l’est de l’Australie.
Si ces menaces se poursuivent, la population d’ornithorynques pourrait décroître de 47% à 66% au cours des 50 prochaines années en Australie. En ajoutant les effets du réchauffement climatique, elle pourrait même chuter de 73% en 2070.
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