Atténuation: le poids croissant des villes et entreprises
Le 04 décembre 2015 par Romain Loury

Face au changement climatique, un nombre croissant de villes, régions et entreprises s’engagent à réduire leurs émissions. Au niveau mondial, le poids de ces initiatives est loin d’être négligeable: selon les engagements actuels, il dépasserait, en émissions cumulées, les émissions annuelles de l’Inde.
Alors que les 195 pays rassemblés à la COP 21 s’échinent à peaufiner leur projet d’accord, d’autres acteurs, un peu moins visibles, commencent à monter en puissance. C’est ce qui ressort d’une analyse menée par l’université de Yale sur la base de données Nazca (Non-State Actor Zone for Climate Action), lancée lors de la COP 20 de Lima et placée sous l’égide du plan d’action Lima-Paris, qui regroupe des engagements non étatiques en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Vendredi 4 décembre, la plate-forme Nazca regroupait ainsi 10.773 engagements issus de 2.255 villes, 150 régions, 2.025 entreprises, 424 investisseurs et 235 organisations de la société civile. Or, même en analysant seulement une partie d’entre eux, l’université de Yale, qui a publié ses résultats vendredi, révèle des résultats d’ores et déjà très prometteurs.
2,7 Gt eqCO2 pour les villes et régions
Exemple: l’ensemble des 1.268 engagements émis par 1.192 villes et régions équivaut à une réduction de 2,7 milliards de tonnes équivalent CO2 (Gt eqCO2). Du côté des entreprises, l’université de Yale évoque un bilan de 80 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt eqCO2) pour les plus importantes -Nazca en compte 111 parmi les 500 qui figurent au classement Global 500. Pour l’ensemble du secteur privé inscrit dans Nazca, les réductions pourraient être 10 fois plus importantes, soit 0,8 Gt eqCO2.
Selon les chercheurs, ces réductions d’émissions, cumulées et non pas annuelles, surpassent celles annuelles du secteur sidérurgique, et sont même supérieures à celles de l’Inde, qui sont d’environ 3 Gt eqCO2 par an [1]. Et cela n’est que la partie émergée de l’iceberg, l’ensemble des actions entreprises au niveau mondial n’étant évidemment pas inscrites sur la plate-forme.
Pour le président de la COP 21, Laurent Fabius, «il est évident que ce formidable ensemble de mesures climatiques enregistrées ne représentent qu'une partie d’une action plus large vers un avenir durable. Je sais qu'il y a plusieurs dizaines de milliers d'autres initiatives pour le climat dans le monde, et j’accueille tous ceux qui peuvent enregistrer leurs efforts, promesses et engagements avec nous».
[1] En 2014, le monde a émis un total de 52,7 Gt eqCO2.
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