Antibiotiques: l’Anses prône la fin de l’usage préventif
Le 25 juin 2014 par Romain Loury
Le traitement préventif des élevages par antibiotiques doit être abandonné, en raison du risque de résistances, estime l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) dans un rapport publié le 20 juin.
En médecine humaine comme en médecine vétérinaire, même combat: il s’agit de diminuer la consommation d’antibiotiques, dont l’usage immodéré accroît l’émergence de résistances chez les bactéries. Car cette antibiorésistance croissante «remet en question l’efficacité des médicaments et peut aggraver le pronostic de certaines maladies infectieuses, avec des conséquences sociales et économiques importantes», rappelle l’Anses.
Dotée d’un plan Eco-antibio, la France a certes fait des progrès ces dernières années en matière de santé vétérinaire: après plusieurs années à la hausse, l’exposition des animaux aux antibiotiques est en baisse de 10,9% depuis 5 ans. Mais le bilan est bien moins positif pour les plus récents et les plus efficaces d’entre eux, dont les fluoroquinolones et les céphalosporines de 3e et 4e génération (voir le JDSA).
Limiter l’usage de certains antibiotiques
Dans son rapport, l’Anses propose plusieurs mesures pour améliorer la situation. Elle préconise notamment de mettre fin à tout usage préventif des antibiotiques, pratique qui consiste à traiter des animaux sains exposés à un facteur de risque. Raison à cela: un rapport bénéfice/risque défavorable, du fait que «la présence effective de la bactérie pathogène n’est que suspectée».
Quant aux céphalosporines et fluoroquinolones, mieux vaut en réserver l’usage «à des situations particulières à bien identifier au préalable par filière, et à strictement encadrer». En général, autant «privilégier l’utilisation des antibiotiques à spectre étroit, en ciblant précisément la bactérie visée».
En 2006, l’Europe a déjà mis fin à l’usage des antibiotiques comme promoteurs de croissance. Celui-ci est encore autorisé aux Etats-Unis, même si la Food and Drug Administration (FDA) incite les laboratoires pharmaceutiques, avec quelques succès, à ne plus en favoriser l’usage.
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