André Santini rêve d’un Grand Paris de l’eau
Le 18 octobre 2017 par Stéphanie Senet

Le président du Syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif), André Santini, a renouvelé son appel à l’interconnexion des moyens franciliens de production d’eau de potable, lors d’une conférence de presse organisée le 17 octobre. Un appel solitaire.
Le maire d’Issy-les-Moulineaux veut «relier entre elles toutes les usines de production d’eau potable d’Ile-de-France». Il lance dès janvier prochain une étude de faisabilité du projet, en partenariat avec les autres gestionnaires des réseaux d’eau, Eau de Paris, le Syndicat des eaux de la presqu’île de Gennevilliers et le Syndicat mixte pour la gestion des eaux de Versailles et Saint-Cloud.
Entre 500 et 700 M€
Son objectif est de créer un grand réseau mutualisé, baptisé ‘Ring de l’eau’, pour sécuriser l’approvisionnement en cas de crise, comme une inondation majeure, un attentat ou une pollution, et pour se préparer à la raréfaction des ressources due au changement climatique. Le président du Sedif, qui assure l’approvisionnement en eau de 4 millions de Franciliens, évalue l’investissement entre 500 et 700 millions d’euros, «même s’il est difficile à ce stade de donner un chiffre précis», a-t-il indiqué.
15 usines de production
Côté gouvernance, il propose de mettre les 15 usines privées de production d’eau potable (12 de Suez et 3 de Veolia) sous la tutelle publique d’une coopérative ou d’un syndicat mixte. Une évolution qui devra obtenir l’aval des grands groupes.
Autre son de cloche
Ce projet est présenté alors que les tensions se multiplient entre la régie Eau de Paris et le Sedif, qui a délégué la gestion de l’eau potable au groupe Veolia jusqu’en 2022. Interrogée par l’AFP, la présidente d’Eau de Paris Celia Blauel a précisé que le Grand Paris de l’eau «était de l’ordre des grands projets inutiles» et que «Paris s’y opposait fermement». Selon l’élue parisienne, ce projet pharaonique «n’a aucun sens tant sur le plan technique que sur le plan financier».
Plusieurs communautés de communes ont par ailleurs fait savoir qu’elles pourraient quitter le Sedif d’ici la fin de l’année.
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