Airbus des batteries: Bruxelles donne son feu vert
Le 09 décembre 2019 par Romain Loury

La Commission européenne a annoncé lundi 9 décembre son accord à une aide publique de 3,2 milliards d’euros au projet visant à soutenir le secteur des batteries électriques dans l’UE.
Initialement lancé par la France et l’Allemagne, d’où son surnom d’«Airbus des batteries», ce projet important d’intérêt économique européen (PIIEC) est également porté par la Belgique, la Finlande, l’Italie, la Pologne et la Suède.
Dans un secteur très nettement dominé par la Chine et les Etats-Unis, cette initiative visera à développer des batteries lithium-ion (Li-ion), destinées aux véhicules électriques, dont la demande devrait exploser au cours des prochaines années.
Un «intérêt stratégique» pour l’UE
«La production de batteries en Europe revêt un intérêt stratégique pour notre économie et notre société compte tenu de son potentiel en termes de mobilité propre et d'énergie, de création d'emplois, de durabilité et de compétitivité (…) L'aide autorisée permettra de garantir que ce projet important ira de l'avant sans fausser indûment la concurrence», a commenté la commissaire européenne chargée de la politique de concurrence, Margrethe Vestager.
Outre l’aide publique par les sept pays partenaires (voir encadré), ce projet, qui prendra fin en 2031, devrait permettre de mobiliser 5 milliards d’euros supplémentaires d’investissements privés. Il compte en effet 17 partenaires industriels, dont le constructeur automobile BMW, les chimistes BASF et Solvay, ainsi que des petites et moyennes entreprises (PME).
Une étape vers la neutralité carbone en 2050
Dans un communiqué, le ministre de l’économie, Bruno Lemaire, s’est réjoui d’«une bonne nouvelle pour l’emploi, mais aussi pour la souveraineté économique et technologique européenne. Toutes les conditions sont maintenant réunies pour faire naître la filière batteries électriques en France et en Europe».
«L’émergence de la filière européenne de batteries contribuera à la réalisation de l’objectif fixé par l’Union européenne de devenir le premier continent neutre en carbone d’ici à 2050. Grâce à ce projet, nous allions développement industriel et croissance verte. L’industrie automobile européenne ne sera en effet plus contrainte d’importer des batteries produites à l’autre bout du monde et pourra offrir aux Européens des véhicules électriques véritablement verts», poursuit le ministre.
Début 2020, la première pierre d’une usine pilote sera posée en Nouvelle-Aquitaine, avant lancement en 2023 de deux usines de production en France et en Allemagne, susceptibles de créer 1.500 emplois chacune.
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