A Paris, un ballon-labo va traquer les particules les plus fines
Le 16 janvier 2013 par Stéphanie Senet
Alors que le plan de protection atmosphérique (PPA) de Paris est en cours de révision, une innovation technique tombe à pic. Un nouveau ballon dirigeable permettra, dès le printemps, de diffuser en temps réel la pollution parisienne et d’affiner les données sur les particules les plus fines (PM 0,1-0,2).
Le premier intérêt de l’équipement est d’utiliser, pour la première fois, un capteur poids plume de particules solides dans l’air. Pesant seulement 250 grammes, il pourra être embarqué à bord du ballon. Le Loac (Light Optical Aerosol Counter) a été mis au point par le CNRS, en partenariat avec l’industriel Environnement SA (1). «Jusqu’ici, on ne mesurait qu’une masse de particules. Or il est essentiel de mieux identifier les très petites particules car, lorsqu’elles mesurent moins d’un micron, elles sont capables de pénétrer en profondeur dans le système respiratoire», explique Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au Laboratoire de physique et chimie de l’environnement (LPC2E) au sein du CNRS.
Alors que la réglementation ne s’intéresse pas aux particules inférieures aux PM 2,5 (particules dont le diamètre est inférieur ou égal à 2,5 micromètres), le Loac pourra comptabiliser les PM 1 voire PM 0,2 qui inquiètent les scientifiques et les spécialistes de la santé. Les relevés, pris à 150 mètres d’altitude, seront effectués 24 heures sur 24. Ils permettront également de classer les particules selon leur origine, qu’il s’agisse de suies, de fumées, de pollen, de smog, etc.
La deuxième mission du ballon, qui est aussi la plus visible à l’œil nu, réside dans la diffusion des niveaux de pollution parisienne par l’intermédiaire d’un système d’éclairage aux LED, alimenté par un textile photovoltaïque habillant le sommet du ballon. En fonction des données transmises par Airparif, les indicateurs (bâtiments d’un côté, trafic automobile de l’autre) oscilleront entre le vert et le rouge selon le niveau d’alerte.
Entre 3 et 4 millions de Franciliens sont exposés chaque année à un air dont la concentration en polluant excède les normes françaises et européennes, notamment dans le cœur de l’agglomération et le long du trafic routier, selon Airparif.
L’association a également publié, le 4 décembre 2012, une étude montrant que les seuils recommandés pour le dioxyde d’azote, les particules PM 2,5 et 10, ainsi que pour le benzène, étaient largement dépassés, à Paris, dans un rayon de 40 mètres autour d’un axe routier (voir JDLE).
(1) Il a été financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR) dans le cadre d’un partenariat public-privé
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