2019, beau cru pour les OGM dans l’UE
Le 07 janvier 2020 par Romain Loury

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Le nombre d’OGM autorisés pour la commercialisation dans l’Union européenne a connu un bond en 2019, avec 70 produits de plus contre 32 en 2018, a révélé l’association Inf’OGM fin décembre.
Pour la plupart d’entre elles (63 produits sur les 70), ces autorisations, dont 5 sont en réalité des renouvellements, portent sur du maïs transgénique, modifié pour tolérer des herbicides, pour résister aux insectes ravageurs ou les deux. D’autres ont trait à des variétés de soja, de colza, de coton ou d’œillet.
Pourquoi le nombre d’autorisations a-t-il connu un tel bond en 2019? Par une «ruse administrative», explique l’association Inf’OGM sur son site internet. En l’occurrence celle introduite par le règlement européen n°503/2013 relatif aux demandes d’autorisation de denrées alimentaires et d’aliments pour animaux génétiquement modifiés.
Une autorisation en ‘package’
Les OGM autorisés comptent en effet plusieurs transgènes, ce qui leur vaut le surnom d’’OGM empilés’. Au cours de la production de gamètes (ovule ou pollen) par la plante, le hasard de la génétique entraîne la présence ou l’absence de ces transgènes dans ces cellules reproductrices.
Or selon le règlement n°503/2013, l’autorisation délivrée porte, en plus de l’OGM empilé, sur tout ou partie des diverses combinaisons de transgènes, qu’elles soient apparues au champ (lors de la production de gamètes) ou en laboratoire.
Dès lors, ce texte législatif exempte les demandeurs d’autorisation de produire une évaluation des risques potentiels pour les OGM porteurs de sous-combinaisons de transgènes: seuls 17 décisions ont été nécessaires à la Commission européenne pour autoriser ces 70 produits. «Ce qui simplifie tout de même de beaucoup le travail de préparation des demandes d’autorisation et aboutit donc à un nombre croissant d’OGM transgéniques autorisés chaque année...», conclut Inf’OGM.
Un seul OGM cultivé dans l’UE
Depuis 2016, la Commission européenne a validé 149 OGM pour la consommation dans l’UE, rappelle l’association. Un seul demeure autorisé pour la culture: le maïs MON810, qui produit la toxine insecticide Bt. Il n’est toutefois plus cultivé qu’en Espagne (95%) et au Portugal (5%), pour une superficie totale de 120.990 hectares en 2018, selon l’International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications (ISAAA), une association de lobbying des OGM.
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