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Crise du covid-19 : quels enjeux pour les HSE ? Que faire en pratique ?

Dans mon précédent billet, j’ai expliqué que la crise du covid-19 est d’une nature particulière qui confère de nouveaux rôles aux HSE : développer leur capacité d’influence des dirigeants ; devenir des producteurs de confiance ; savoir communiquer en situation d’incertitude. Cette crise est lourde de menaces, mais elle offre aussi des opportunités pour développer une culture de prévention dans les entreprises. En pratique, qu’est-ce que cela signifie ?

S’informer aux bonnes sources

Les HSE devraient suivre quotidiennement l’évolution de l’épidémie et rédiger un bref mémo pour en informer le chef d’entreprise. Les trois sources que je recommande sont : Bien évidemment, il faut également suivre l’évolution des recommandations émises par la direction générale du Travail.

Fonctionner en réseau

En règle générale, la plupart des HSE sont dans des équipes de taille réduite, voire sont seuls avec peu au pas d’IPRP. Il est donc important d’établir des liens avec des collègues des entreprises du même secteur afin d’éviter que chacun développe des outils dans son coin. Cette mutualisation peut faire gagner beaucoup de temps et de pertinence pour :
  • Mettre à jour le document unique d’évaluation des risques, en particulier pour les items risque biologique et télétravail.
  • Participer à l’élaboration ou à la mise à jour du plan de continuité d’activités permettant de faire face à un absentéisme élevé. Les postes sensibles indispensables au bon fonctionnement de l’entreprise doivent être identifiés de même que les postes les plus exposés au risque épidémique.
Ce fonctionnement en réseau inclut idéalement le médecin du travail. Celui-ci est incontournable pour garantir la protection des personnes à risque élevé de forme grave dans le respect du secret médical et pour analyser les éventuels clusters. Quand l’entreprise dispose de médecins en interne, c’est plus facile que lorsqu’elle est servie par un service interentreprises. Mais il est très important de faire l’effort de se rapprocher de celui-ci.

Promouvoir les mesures de prévention

Dès que l’entreprise a une certaine taille, je redis que le relai managérial est indispensable. Les HSE ne peuvent pas tout faire, ils ne sont pas assez nombreux. Dans toute la mesure du possible, il faut offrir aux managers une courte formation pour :
  • Qu’ils réalisent qu’il ne s’agit pas de leur donner une mission supplémentaire. La plupart des managers sont spontanément attentifs à la santé de leurs collaborateurs. On peut leur faire comprendre que si ce rôle est explicitement assumé, cela sera un levier managérial puissant.
  • Qu’ils soient bien conscients que leur exemplarité est une condition nécessaire au bon respect des procédures prescrites.
  • Qu’ils sachent que la prévention est une source de performance.
  • Leur expliquer le sens des mesures de prévention et le fait que l’efficacité des masques, de l’hygiène des mains, de l’aération des locaux, du respect d’une distance de 2 mètres sont d’efficacité démontrée scientifiquement.
  • Qu’ils créent une relation de confiance dans leurs équipes de sorte que les employés malades ou cas contact puissent le dire sans crainte.
  • Qu’ils comprennent qu’on ne gère pas la relation de travail de la même façon en présentiel ou en télétravail. Celui-ci doit être encadré en évitant deux écueils : un contrôle tatillon ou au contraire un délaissement qui isole complètement les collaborateurs.
Il revient aux HSE :
  • D’évaluer les besoins en équipement de prévention.
  • De fournir des recommandations ergonomiques pour les télétravailleurs.
  • D’organiser les dispositions facilitant le respect des mesures barrières : plan de circulation interne ; protocole d’accueil des visiteurs et des clients ; distributeurs de gel hydroalcoolique ; règles d’aération des locaux ; jauge dans les lieux clos et le réfectoire.
  • De proposer des retours d’expérience sur la gestion des premières vagues pour en tirer des leçons opérationnelles.

Communiquer

Enfin, les HSE en lien avec le service de communication quand il existe doivent donner des informations régulières incitant à la vigilance sans créer un alarmisme nuisible. Idéalement, un dispositif de questions – réponses, par exemple par une boîte mail dédiée, peut être instauré et la possibilité que les questions soient traitées anonymement devrait être offerte. Avec l’ensemble de la ligne managériale, les rumeurs doivent être repérées. On peut se dire qu’y répondre en augmente leur portée. En réalité, les rumeurs non traitées deviennent vite contagieuses et il vaut mieux les traiter de façon transparente. Telles sont les principales tâches que les HSE me semblent devoir assurer dans ce contexte. J’invite les collègues qui souhaiteraient témoigner de leur expérience ou faire d’autres propositions à utiliser le réseau LinkedIn pour ce faire et je les en remercie par avance. William Dab Professeur titulaire de la chaire d’Hygiène et Sécurité du Cnam où il forme des spécialistes des risques sanitaires du travail et de l’environnement, notamment par une filière d’ingénieur en gestion des risques, William Dab est médecin et docteur en épidémiologie. Sa carrière a été entièrement consacrée à la sécurité sanitaire qu’il s’agisse d’outils d’évaluation, de surveillance et de gestion des risques. Ancien directeur général de la santé, il a été membre du comité exécutif de l’OMS et président du comité européen environnement et santé pour la région Europe de l’OMS. Il a notamment publié « Santé et environnement » dans la collection Que sais-je ? (PUF) et « La Santé et le Travail » chez Arnaud Franel.

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