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Crise du covid-19 : quels enjeux pour les HSE ?

Avec la survenue d’une cinquième vague épidémique, la situation devient comme un jour sans fin. Deux ans après le début de cette crise, on peut parler de cauchemar. Mais il ne faut pas perdre de vue que c’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que la médecine et la santé publique se battent avec des outils puissants. Les vaccins, les biotechnologies et les traitements qui arrivent nous permettent de réagir en temps quasi réel, l’exemple du variant omicron le montre bien. Il faut garder l’espoir que cette menace finira par être maîtrisée. Ce message optimiste doit être sans cesse rappelé pour limiter les réactions de découragement. À côté de ces outils, les mesures d’hygiène occupent une place non moins importante. C’est le rôle des HSE de les promouvoir et de les mettre en œuvre de façon résolue. Une des seules bonnes nouvelles de cette crise pourrait bien être que la place des HSE dans les entreprises va être mieux reconnue et valorisée. Mais à quelles conditions ?

Comprendre la nature de la crise

Cette épidémie, par sa durée et son ampleur, est exceptionnelle. Le SARS-CoV-2 est très agile. Ses capacités mutagéniques et de transmission lui confèrent une grande puissance de réplication et de survie. Il faut bien réaliser qu’il s’agit là d’une crise sanitaire d’un nouveau genre. Le covid-19 illustre des menaces que les militaires désignent par l’acronyme VUCA pour Volatility, Uncertainty, Complexity et Ambiguity. Les modes de vie et de production actuels – urbanisation, mondialisation, transports internationaux, bouleversements écologiques, démographie galopante, rivalités géopolitiques, etc. – favorisent ce type de crise. L’épidémie est tangible, mais elle ne fait qu’annoncer d’autres crises dont les effets ne sont pas encore palpables, comme les menaces relatives au perturbations climatiques ou à la perte de la biodiversité. Pour les entreprises, l’enjeu est d’arriver à concilier la protection de la santé, le lien social et les capacités productives. On peut gagner sur les trois tableaux à condition d’être rigoureux et de bien réaliser que tout se joue sur deux notions : l’incertitude et la confiance.

Incertitudes et confiance

Dans la situation actuelle, les incertitudes restent nombreuses malgré les progrès scientifiques et médicaux rapides : les vaccins resteront-ils efficaces, y aura-t-il des effets sanitaires sur le long terme, le virus va-t-il devenir plus agressif ou l’inverse ? Ce ne sont que quelques questions auxquelles il n’est pas possible de donner de réponses actuellement. Que faire en situation d’incertitudes ? Il y a un équilibre à trouver entre la négation et l’alarmisme. Si on masque les incertitudes par des affirmations péremptoires qui se révèlent fausses, la crédibilité est perdue. Si on insiste trop sur elles, cela produit de l’inquiétude et de la peur, ce qui peut induire des comportements inappropriés et des rumeurs difficiles à contrôler. On ne peut sortir de ce dilemme qu’à une condition : construire de la confiance. Les employés doivent être convaincus qu’on leur dit la vérité, que leur santé n’est pas sacrifiée à l’aune des intérêts économiques, qu’ils sont écoutés, qu’ils peuvent poser des questions sans crainte des conséquences. Si les collaborateurs malades le cachent et viennent quand même travailler au lieu de s’isoler parce qu’ils craignent des reproches, on crée les conditions pour des clusters qui peuvent aboutir à une véritable paralysie de toute l’entreprise.

Quels rôles pour les HSE ?

Cette situation confère aux HSE de nouveaux rôles. Ils ne peuvent pas se contenter de pratiquer leur métier avec leurs outils scientifiques et techniques. Ils doivent investir trois rôles d’une nature différente.
  1. Ils doivent développer des capacités d’influence et de leadership. Les dirigeants ont besoin d’avoir à leur côté des professionnels solides, au fait des données scientifiques. Lorsqu’ils proposent des solutions inappropriées, il faut être capable de les dissuader sans qu’ils perdent la face. Et pour éviter cette situation, il faut être une force de propositions faisables, efficaces et acceptables.
  2. Ils doivent être des producteurs de confiance et ceci de façon bidirectionnelle. Vers la base, pour que la parole des HSE soit écoutée. Les HSE ne doivent pas s’enfermer dans une posture de contrôleur ou de donneur d’ordre. Pour cela, ils doivent comprendre les contraintes du terrain et en tenir compte dans leur message de prévention. Les HSE ne peuvent pas tout faire. Ils ne sont pas sur le terrain partout et tout le temps. Donc, ils doivent aider les managers à faire et les appuyer en cas de besoin. Vers la hiérarchie, en comprenant les contraintes qui s’exercent sur elle. On voit bien les deux écueils au niveau des dirigeants : surréagir ou sous réagir. Pour trouver le bon équilibre, il faut être calme et factuel.
  3. Ils doivent communiquer efficacement. Pas seulement pour rappeler l’importance des gestes barrière, mais aussi pour expliquer les incertitudes et leurs raisons, aider à faire la distinction entre les faits et les opinions, souligner l’importance de la notion de bénéfice / risque, notamment pour la vaccination. Il faut essayer de convaincre la minorité qui refuse le vaccin sans la stigmatiser et tenter de comprendre ses motivations.
Ces rôles reposent sur des capacités d’analyse stratégique, une notion que j’ai déjà développée dans un précèdent billet. Dans cette perspective, quelles sont concrètement les activités que les HSE doivent développer ? Je les présenterai dans mon prochain billet. William Dab Professeur titulaire de la chaire d’Hygiène et Sécurité du Cnam où il forme des spécialistes des risques sanitaires du travail et de l’environnement, notamment par une filière d’ingénieur en gestion des risques, William Dab est médecin et docteur en épidémiologie. Sa carrière a été entièrement consacrée à la sécurité sanitaire qu’il s’agisse d’outils d’évaluation, de surveillance et de gestion des risques. Ancien directeur général de la santé, il a été membre du comité exécutif de l’OMS et président du comité européen environnement et santé pour la région Europe de l’OMS. Il a notamment publié « Santé et environnement » dans la collection Que sais-je ? (PUF) et « La Santé et le Travail » chez Arnaud Franel.

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