Une croissance démographique inéluctable
Le 28 octobre 2014 par Romain Loury
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Au rythme actuel, les Terriens pourraient bien atteindre les 11 milliards en 2100. Forte baisse de fertilité, catastrophe mondiale… rien ne permettra de descendre en-dessous du niveau actuel d’ici la fin du siècle, révèle une étude publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (Pnas).
Avec 7,1 milliards de Terriens en 2013, contre 1,6 milliard en 1900, on estime que 14% des personnes ayant peuplé la Terre sont encore en vie. Et contrairement à ce que l’on a longtemps pensé, la démographie ne devrait pas ralentir avant longtemps: dans ses dernières prévisions, l’Organisation des nations unies (ONU) estime que 11 milliards de Terriens, voire 12,3 milliards dans le pire des cas, pourraient peupler notre planète en 2100 (voir le JDLE).
Pour le bien de l’environnement, est-il encore possible de renverser rapidement la tendance d’ici la fin du siècle? Corey Bradshaw et Barry Brook, de la School of Earth and Environmental Sciences à Adelaide (Australie), ne le croient pas. Testant plusieurs scénarios, ils montrent qu’il sera très difficile de redescendre au niveau actuel en 2100.
Même si la fertilité devait chuter pour n’atteindre qu’un enfant par couple en 2100 (contre 2,37 actuellement), et en prévoyant que la mortalité continuera à diminuer, la population mondiale serait toujours d’environ 7 milliards à la fin du siècle. Seul le scénario le plus irréaliste, celui d’un enfant par couple dès 2045 mais sans baisse de mortalité, devrait permettre à l’humanité d’atteindre 3,45 milliards en 2100.
Aucun cataclysme assez fort
Plus cyniquement, faudra-t-il une catastrophe mondiale pour que la croissance démographique s’apaise? Pas certain, estiment les chercheurs: même si un désastre venait à éliminer 2 milliards d’individus au milieu du XXIème siècle –ce qui équivaudrait, en proportion de population, à quatre fois l’équivalent des deux guerres mondiales et de la grippe espagnole confondues-, les Terriens atteindraient encore 8,4 milliards en 2100.
Sans changement de mode de vie, la planète ne pourrait pas porter plus de 1 à 2 milliards de personnes à long terme, ont suggéré plusieurs travaux. Pour les chercheurs australiens, ce n’est pas avant 2153 qu’un tel niveau pourrait être atteint, dans le scénario où la fertilité diminuerait à un enfant par couple en 2100.
"Un planning familial efficace et une éducation des jeunes aux questions de reproduction pourrait obtenir de bon résultats, mais seulement sur le long terme. Ce n’est que nos arrière-arrière-arrière-arrière-petits-enfants qui pourraient en profiter, pas les gens qui vivent maintenant», explique Barry Brooks. D’ici là, il faudra bien se résoudre à réduire notre impact sur la planète.
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