Obama conjugue climat et prospection pétrolière
Le 28 août 2015 par Valéry Laramée de Tannenberg

Grosse semaine climatique pour Barack Obama. Mercredi 26 août, le président des Etats-Unis dévoilait un nouveau pan de sa politique de soutien aux énergies renouvelables. Le lendemain, le locataire de la Maison blanche participait aux commémorations du Xe anniversaire du passage de Katrina au-dessus de la Nouvelle-Orléans.
En août 2005, l’ancienne capitale de la Louisiane avait été en partie détruite par Katrina et Rita. Ces deux puissants cyclones ne sont pas forcément imputables au réchauffement climatique. Ils symbolisent toutefois les phénomènes météorologiques extrêmes dont les climatologues craignent la multiplication dans les années à venir.
Reconstruite en partie, La Nouvelle-Orléans a perdu le tiers de sa population[1] depuis 2005. Il n’est pas certain qu’elle les retrouve. Nombre d’entre eux se sont installés dans les Etats voisins. Et Big Easy, comme on surnomme la ville au quartier français, reste à la merci de nouveaux cyclones, mais surtout de la montée du niveau de la mer.
Malgré un programme de protection, lequel prévoit d’ériger pour 50 milliards de dollars (44,7 Md€) d’ouvrages de protection en un demi-siècle, certains de ses quartiers pourraient se retrouver les pieds dans l’eau. Les rédacteurs du Master Plan n’ont, en effet, pas prévu que le niveau de l’Atlantique pourrait s’élever de plus d’un mètre d’ici la fin du siècle, comme l’a révélé la Nasa en milieu de semaine. Un sujet qu’a totalement éludé Barack Obama, lors de sa courte visite en Louisiane. Il est vrai que le président américain est attendu.
Le 31 août, il présidera à Anchorage (Alaska) la conférence Glacier sur la gestion internationale de l’Arctique. Deux jours durant, des représentants des pays riverains (dont l’Union européenne) aborderont des sujets aussi divers que les conséquences des changements climatiques dans la région, la résilience et l’adaptation. Barack Obama aura bien du mal à convaincre ses interlocuteurs de l’intérêt pour l’environnement arctique de l’autorisation, donnée le 22 juillet à Shell par l’administration américaine, de mener deux campagnes d’exploration pétrolière dans la mer des Tchouktches, au nord-ouest de l’Alaska.
[1] Les cyclones et les inondations qui ont noyé la métropole ont tué 1.800 personnes en 2005 et déplacé plusieurs centaines de milliers d’habitants.
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