Macron reprend la balle IPBES au bond
Le 07 mai 2019 par Valéry Laramée de Tannenberg

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Les journalistes n’auront pas attendu longtemps la réponse du gouvernement français à la publication du résumé du rapport de l’IPBES. Lundi 6 mai, en fin d’après-midi, le président de la République a repris au bond la balle de la biodiversité. «Les faits sont cruels pour nous tous et appellent à l’action», a indiqué Emmanuel Macron devant des représentants de la presse, parqués dans la cour de l’Elysée.
Une action qui va démarrer lentement. Dans son intervention d’une quinzaine de minutes, le chef de l’exécutif a indiqué vouloir renforcer les responsabilités des acteurs de la restauration collective et de la grande distribution en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire.
un peu de bio dans la PAC
Montrée du doigt par l’IPBES pour ses impacts sur les milieux naturels, l’agriculture n’a pas été oubliée. Le président a rappelé les objectifs des plans Ecophyto, dont aucun n’a pour le moment réussi.
Le chef de l’Etat veut également «accroître la lutte» contre la réduction des terres agricoles au profit de la construction. «J'ai demandé un bilan pour se fixer des objectifs en matière de lutte contre l'artificialisation et une réhabilitation des 20 à 25% de sols agricoles dégradés par l'utilisation passée de phytosanitaires», a-t-il précisé.
chasse aux aides néfastes
Dans les prochaines semaines, l’administration devra aussi produire un bilan sur l’application du plan Biodiversité, présenté en 2018 par Nicolas Hulot. Autre bilan attendu: celui des aides fiscales et budgétaires néfastes à l’environnement et à la biodiversité. Des aides, dont le montant s’élevait à 50 milliards d’euros par an, en 2013.
Emmanuel Macron a aussi annoncé qu’il profiterait des négociations sur l’élaboration de la prochaine politique agricole commune (PAC) pour développer les aides à la conversion à l’agriculture biologique.
plus d'aires protégées
Il a par ailleurs annoncé vouloir porter la part des aires marines et terrestres protégées à 30% du territoire d'ici 2022 (contre 20% actuellement) dont un tiers «protégées en pleine naturalité».
Interrogé sur le projet d’exploitation de la mine d’or de la Montagne d’or (Guyane), le président de la République a estimé «qu’en l’état de l’art, il n’était pas compatible avec les ambitions écologiques et en matière de biodiversité». Une décision «formelle et définitive» devrait être prise à l’occasion du prochain conseil de défense. En 2017, lors d’une visite dans le département amazonien, Emmanuel Macron avait réitéré, sous conditions, son soutien au projet de mine d’or.
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